L’utopie de représenter la ville du futur

10 juin 2018  |   0 Commentaires   |    |  

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Blade Runner, 1982. Source : screenmusings.org

Inventer l'avenir a toujours été un art fascinant, pour le lecteur comme le créateur, propulsant à la fois les meilleures inventions du siècle et ses vices à leur paroxysme. Car si l'avenir apporte son lot de désolations et d'incertitudes, liées à des ressources tarissables et un progrès parfois mal exploité, la capacité d'invention de l'être humain, elle, demeure sans limite et permet de créer des échappatoires utopiques. Dans les films, les albums de bande dessinée ou les romans futuristes, la ville et la société en général sont imaginées sous leur meilleur angle (utopie) pour faire rêver les hommes, ou en soulignant leurs défauts pour prévenir d'une menace qui aliénerait ses habitants (dystopie).
Voici un aperçu des visions de certains hommes, écrivains, dessinateurs, scénaristes et architectes, ayant contribué à l'utopie de rêver la ville.

 

Utopie, eutopie, euh tant pis ?

Il serait utopiste de croire que l'idée de l'utopie a fait irruption un beau jour de mai, sous la plume d'un inventeur, dans l'esprit d'un conquistador ou l'œuvre d'un artiste isolé. La notion d'utopie semble intimement liée à la vie en société et à l'envie commune de croire à un ailleurs imaginaire et idéalisé. Elle est sûrement apparue au sein d'une société à l'aube de ses premières limites, bien avant de prendre forme dans un livre. Car comme l'explique la psychanaliste Élisabeth Roudinesco :

"L'utopie est présente dans toutes les conceptions, les idées, les philosophies qui veulent changer le monde. (...) C'est un projet lointain, mais qui irrigue et nourrit l'espérance au cœur des sociétés."

Va te faire voir chez les Grecs

Chez les Grecs, dont provient le mot, l'idée de l'utopie est celle d'un monde idéal mais passé, d'un mythe éteint dont on tire une certaine nostalgie, comme un monde harmonieux réunissant hommes et Dieux. Le mot utopie n'est paradoxalement pas utilisé chez les Anciens mais apparaît en 1516 dans le livre L'Utopie dont nous parlions plus hautinventé par l'humaniste anglais Thomas More.
Utopie dérive du préfixe privatif -u- ajouté à -tópos- (lieu, en grec) pour décrire un lieu qui n'est nulle part ou encore de -eu-tópos- le lieu du bien, du bon.

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L'île Utopia, par Thomas More

Recherche : terre lointaine et abondante

Car l'utopie est à la fois 'u' et 'eu' : un lieu inaccessible et inatteignable, mais offrant une vie meilleure. Au Moyen-Âge, à cause de la dureté de la vie, on commence à se projeter un idéal dans lequel les hommes seraient libérés des maux, du labeur ou de la faim. Le monde restant à découvrir, l'imaginaire a de quoi broder ! On connaît l'Atlantide de longue date, cette île engloutie à jamais perdue, et More dépeint dans Utopia une île lointaine dans laquelle "l'abondance étant extrême en toute chose, on ne craint pas que quelqu'un demande au-delà de son besoin".
Dès le XIIIe siècle certains textes mentionnent le pays de Cocagne, "un lieu imaginaire où l’on trouve tout en abondance et sans effort incitant ainsi la gourmandise et la paresse", qui sera peint par Brueghel en 1567. On y voit des hommes libérés face à la nourriture, dans un paysage où rien ne manque et tout semble être disponible en tendant le bras, comme ces crêpes sur le toit, ou ce cochon pré-découpé qui gambade avec un couteau sur le dos comme l'oeuf à la coque du premier plan, ou ce nuage de semoule dans lequel un homme plonge, dans le fond :

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Le pays de Cocagne, Brueghel, 1567

Au nom du Progrès

Peu à peu, avec les grandes expéditions nautiques, le monde est cartographié et laisse de moins en moins de place aux terres inexplorées et idéalisées. Avec l'avènement du progrès, les idées des Lumières, et l'élan de la Révolution en France, le motif de l'utopie n'est plus celui d'une terra incognita à découvrir, mais s'inscrit plutôt dans un idéal à atteindre, sur Terre. Vers 1810, on est persuadé que le Progrès changera le monde ! On a foi en l'homme, et on espère le triomphe de la morale et de la raison. Paul Signac signe d'ailleurs en 1895 son tableau Au temps d'Harmonie d'un sous-titre qui en dit long : "l'Âge d'or n'est pas dans le passé, il est dans l'avenir".

utopie-vingtieme-siecleDans cet état d'esprit, l'illustrateur et romancier Albert Robida écrit une trilogie culte dans laquelle il plonge le lecteur dans un monde futuriste où la machine est l'égale de l'homme : Le Vingtième Siècle (1883), La Guerre au Vingtième Siècle (1887) et Le Vingtième Siècle, la vie électrique (1890).
Dans le premier livre, il imagine la mondialisation dans son Hôtel International où "les voyageurs retrouvent, en arrivant, les lignes de leur architecture nationale et ne sortent pour ainsi dire pas de leurs habitudes." Robida anticipe aussi les mouvements et révoltes féministes et le port du pantalon pour les femmes, imagine une espèce de Skype permettant de plonger dans l'atmosphère d'un lieu éloigné tout en restant dans son canapé, ou invente l'audioguide de musée quand "instantanément un phonographe donne le nom du peintre, le titre du tableau ainsi qu'une courte mais substantielle notice.

Plongé par cet élan positif entrainé par le progrès, il met les inventeurs (et peut-être lui avec) sur un piédestal et imagine une avenue et des statues à leur effigie pour mettre en avant chaque découverte, car même "l'invention de la casserole indique le passage de l'état de nature à l'état de civilisation." Sa vision optimiste et futuriste plonge le lecteur de l'époque dans un Paris technologique et grouillant de véhicules volants, publicités et touristes. 

Dans ses gravures tirées du premier livre, on voit des engins volants de toutes sortes, un restaurant flottant sur le toit de Notre-Dame, des embouteillages aériens, des maisons tournantes, ou des réclames envahissant le moindre espace urbain (vous pouvez cliquer pour voir les photos en grand) :

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L'artiste, par sa faculté à représenter les rêves, est un acteur majeur de l'utopie. Il dépeint les ambitions d'harmonie et de confiance, dans un élan fraternel d'intérêt général. En faisant rêver les hommes, les artistes favorisent ce rêve inconscient, pour construire une société meilleure.

De l'utopie à la dystopie

Mais avec l'évolution liée au progrès naissent les doutes et les limites possibles d'un monde que l'on croyait parfait. L'utopie, si elle projette l'imaginaire commun dans un monde idéalisé, souligne intrinsèquement les défauts et les vices du présent. S'il y a rêve et projection, c'est qu'il y a désir de changement ou du moins un engouement pour quelque chose qui n'existe pas encore.

En présentant un monde égalitaire et pacifiste, l'Utopia de Thomas More décriait déjà les inégalités et les vices de l'Angleterre du XVIe siècle. Sans pour autant plonger dans la dystopie, qui dépeint une société généralement totalitaire aux pleins pouvoirs dans laquelle l'homme n'est qu'un pion, il semblerait qu'il y ait toujours un ver dans le fruit...

Vingt ans avant Robida, Jules Verne, étonnamment pessimiste, imagine Paris au XXe siècle. Écrit en 1860, il décrit la capitale 100 ans plus tard, en 1960, d'une vision plus noire que celle de Robida. Il ne sera publié qu'en 1994 par Hachette, son éditeur affirmant à l'époque que « (l’)on ne croira pas aujourd’hui à vos prophéties ». Dans ce roman futuriste, technologie et finance sont les deux principes moteurs de la société, où « l’important, en effet, n'est pas de se nourrir, mais bien de gagner de quoi se nourrir » et où l’art et ses dérivés, jugés non utiles ni productifs, sont délaissés.

Le dessinateur François Schuiten réalise les illustrations du roman, à la manière des gravures du XIXe. La couverture, qui date de 1995, rappelle les techniques d'impression sur tissu des livres d'époque. On reviendra plus bas sur le travail de François Schuiten.

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Dans Paris au XXe siècle Jules Verne anticipe l’influence de l’anglais sur le français, l’abandon du Grec et du Latin à l’école, l’augmentation drastique du traffic motorisé, la montée en puissance de la robotique, de l’intelligence artificielle, et de la surveillance de l’individu. Un Paris qui semble décalé avec notre présent, mais qui alarme déjà sur certaines déviances que nous vivons aujourd'hui.

L'échec de la mise en pratique

Ces sociétés "parfaites" sont souvent des lieux de contrôle bienveillant, soumission à une loi suprême (bien que bonne), et vie en communauté dans laquelle l'individu n'a pas sa place hors du groupe. Comme beaucoup de théories, elles sont bonnes dans l'idée mais inapplicables en pratique. Au XXe siècle, ce genre d'utopie fait naître des monstres, que ce soit le nazisme, le communisme de Staline, ou des projets urbains grandiloquents jamais réellement aboutis, ou ratés comme ceux dont nous parlions dans notre article sur le plan de métro de Paris tels EPCOT ou la Saline Royale.

Si vous voulez aller plus loin, Brasilia, les cités du Corbusier ou Auroville sont autant d'exemples mentionnés dans cet article sur l'architecture vouée à l'échec des villes utopiques.

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La ville futuriste et utopique de Brasilia. Crédits : Claude-Meisch

De l'artiste au créatif : faire rêver ou vendre du rêve

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Au XXe siècle, avec l'avènement des progrès technologiques dans l'imprimerie et l'usage montant de la photographie, l'artiste cède peu à peu sa place au créatif, qui prend alors contrôle de la diffusion des messages utopistes.

Depuis le début de la publicité, les codes et les symboles sont les mêmes, tirés d'un idéal antique : une posture rappelant un tableau de maître chez YSL (cf cette publicité pour le parfum Opium qui rappelle les odalisques ou la mort de Cléopâtre), des symboles mythologiques chez Chanel, des musiques aux références divines dans des publicité de rasoir ("I'm your Venus")...

Comme à l'époque des peintres, ces messages publicitaires tendent à inciter le consommateur à tendre inconsciemment vers un modèle utopique. À ceci près qu'au lieu d'être destinés au bien commun et à l'établissement d'une société fraternelle, ces messages de communication incitent à une consommation matérialiste et individualiste. Le créatif ne joue donc plus le même rôle.

Aujourd'hui encore, certains artistes nous incitent à plonger dans le futur et à nous questionner sur nos habitudes. C'est le cas de l'illustrateur François Schuiten.

 

Le futur en bande dessinée

À l'occasion du festival Étonnants Voyageurs à Saint-Malo, le scénariste Benoît Peeters est venu nous raconter sa vision de villes futuristes qu'il a cartographiées et inventées avec son collègue dessinateur François Schuiten (celui à qui l'on doit la couverture du livre de Verne, rappelez-vous), à travers leurs albums Cités Obscures, et plus récemment dans Revoir Paris.

Peeters et Schuiten se rencontrent en 1968, non pas sur les barricades mais sur les bancs de l’école. L’un dessine, l’autre écrit. Il lancent un journal de l’école, se perdent de vue quelques années puis se retrouvent pour continuer leur aventure. Peeters est devenu spécialiste de Tintin et théoricien de la bande dessinée et du story-board, Schuiten fait partie de la bande de Métal Hurlant, le magazine fondé par Les Humanoïdes Associés qui regroupe des bandes dessinées de science fiction et fait paraître grand nombre d’artistes phares de la BD.

De cette amitié retrouvée naissent les Cités Obscures en 1983, un corpus d’albums de science-fiction qui se déroulent dans des cités futuristes invisibles aux humains, sur une planète cachée entre l’axe Terre-Soleil.

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Les villes, Brüsel, Pârhy, Urbicande ou Alaxis, se fondent sur un imaginaire fantastique mais cohérent, appuyé par des personnages et des points de vue variés, laissant planner le mystère. Chaque détail se veut plausible, chaque machine est réalisable. Schuiten est un architecte du dessin ou un dessinateur-architecte, et le caractère des villes prend souvent le dessus sur celui des personnages.

Un futur alarmant

Il est question du réchauffement climatique faisant dériver les icebergs jusque en Egypte, de déchets surabondants et du casse-tête de leur recyclage qui devient un métier extrêmement prisé… On retrouve des villes verticales à l’extrême comme Lyon (image ci-dessous, à gauche, puis les 2 suivantes pour les détails), ou végétalisées dans des serres géantes entretenues par des laveurs de vitres milliardaires, aux rues couvertes d’autoroutes ou d’engins volants.
Ces villes imaginées sont inspirées des livres de Verne, Robina ou encore Kafka, et des grands films de SF dystopiques comme Blade Runner, Metropolis ou Brazil, comme illustrés ci-dessous.

 

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Lyon et Paris dans futur imaginé

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La canopée verticale d'immeubles à Lyon, détail

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Fourvière au milieu de la cité futuriste, détail

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Metropolis, 1927

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Metropolis, 1927

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Blade Runner, 1982. Source : screenmusings.org

Comme Peeters l’explique, ces mondes ne sont ni des utopies, ni des visions souhaitées du futur. Il semblerait qu'elles naissent d'un rêve, une représentation futuriste de la ville ni idéale ni plausible, avec toujours un ver dans la pomme. Ce sont des visions du monde un peu bancales, pour nous faire réagir comme l'aurait fait une vision utopique, sans pour autant nous donner envie.

Paris sous cloche

Réalistes et peut-être nostalgiques, Peeters et Schuiten font revivre les Halles, reconstruites à l’identique dans l’album Revoir Paris, qui se déroule en 2156. Le vieux Paris, figé à jamais dans sa cloche où baigne une météorologie parfaite, permet de faire vivre aux touristes privilégiés une expérience parfaite, en déambulant dans des immeubles Haussmaniens aussi magnifiques qu’inhabités, ou destinés aux plus fortunés. Autour, les banlieues noires contrastent avec cette bulle-souvenir hors du temps, et font écho au Paris d’aujourd’hui. Les paysages rappellent certaines scènes de Blade Runner et les gravures de Robida, dans lesquelles l'homme est minuscule dans la grandeur folle de la ville. Comme le scénariste l’explique :

"Les lieux que nous imaginons sont des caricatures, où nous mettons nos désirs et nos angoisses. »

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Les Halles de Paris reconstruites en écrin de verdure

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Paris sous sa cloche, inaccessible aux banlieues

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Au-dessus du dôme de Paris

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Blade Runner, 1982. Source : screenmusings.org

Le scénariste et le dessinateur soulignent ainsi le risque de vouloir trop faire de Paris une ville-musée, au risque de ne pas pouvoir la faire évoluer avec son temps, et d’en faire une espèce de boule à neige géante. Le rôle de ces dessinateurs et scénaristes est donc d'alarmer tout autant que de faire rêver.

La ville du futur, aujourd'hui

Certains artistes et architectes vivent déjà dans le futur, et imaginent les vraies villes de demain. D'autres, comme le photographe et architecte Cyrus Cornut, n'imaginent pas mais montrent des villes dans lesquelles "l'échelle humaine est réduite à néant. L'homme au devenir individualiste se perd dans l'océan urbain. Les maisons tombent, les gratte-ciel poussent." Une vision brutale et inquiétante sur un présent bien réaliste.

Avec son regard d'architecte il compose des images aux allures de planches de bande dessinée futuriste, comme ici en Asie, où les lignes de béton dessinent des paysages déshumanisés :

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Crédit : Cyrus Cornut

Montrant la réalité, ces photographies donnent à réfléchir à notre avenir, et interrogent la place de l'homme dans la ville.

Parmi les architectes qui imaginent la ville de demain, certains créent des projets utopiques tout droit sortis d'un film de science-fiction, en contrepoint avec les villes-étouffoir photographiées par Cornut. Des représentations futuristes mais bien réelles.

Ville-verte et ville-bijou, les eu-topies du présent ?

Imaginez une ville verte au milieu du désert. C'est ainsi que se dresse la cité de Masdar, aux Émirats-Arabes-Unis, une "source" (masdar en arabe) écologique construite depuis 2008 à quelques minutes de l'aéroport d'Abu Dhabi.

Les habitations, inspirées de l'architecture traditionnelle locale, côtoient les immeubles d'affaires. Tous les bâtiments sont passifs  donc ne consomment pas d'énergie, et offrent une climatisation naturelle de 10°C de moins qu'à l'extérieur. Le maître mot de cette réussite : le progrès technologique et écologique. Un grand champ de panneaux solaires alimente la ville, entièrement piétonne, et traversée par un réseau de véhicules électriques automatisés.
Masdar, qui accueille déjà quelques milliers de personnes, souhaite attirer des entreprises internationales : pas de taxes, une installation en 5 jours, un incubateur et un centre de recherche & développement écologique. Si jamais vous recherchez des nouveaux bureaux... ? 

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Il faut surtout se demander si ce genre de modèle, qui force la nature à fleurir dans le désert, est réellement durable ou plutôt chimérique ? On aurait plus volontiers envie de parier sur une ville comme Tafilatet en Algérie, oasis qui prône la permaculture dans la nature et la société, et semble vouée à un avenir plus vert et durable.

On pourrait écrire pendant des heures sur des projets futuristes qui verront bientôt le jour, surtout dans les mégalopoles Asiatiques. Mais parlons peu parlons bien : l'un des projets architecturaux les plus surprenant du moment est la réalisation du "bijou" de l'aéroport de Singapour, prévue pour 2019.
La structure du Jewel of Changi allie centre commercial, canopée suspendue, restauration, hôtel et jardins, autour de "la plus grande cascade intérieure" (les Singapouriens aiment beaucoup faire les plus grandes choses du monde). Sans oublier la fonction aéroport, bien sûr. Une sorte de mini-ville dans la ville, où l'on peut se divertir, manger, consommer, dormir et voyager.

 

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Jewel, le nouveau terminal de l'aéroport de Changi

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Le dôme du Jewel

Ce genre de structure futuriste impressionne par son excentricité et sa grandiloquence mais ne semble pas avoir d'autre fonction qu'être une eu-topie, un "lieu du bon", dans lequel chacun viendrait se divertir et flâner. Cette construction est vouée à devenir un lieu d'aisance fictive et concentrée à l'image de ce que veut proposer Singapour, cité de consommation et de divertissement. Un peu comme Paris sous son dôme imaginé par Schuiten et Peeters, le Jewel ne sera réservé qu'aux plus riches, sous une température idéale, loin des tracas de la vie quotidienne. Comme une représentation de la ville, idéalisée mais irréelle.

Pour rappel, le dôme de Schuiten sous lequel dort un Paris idéal :

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Le dôme de Paris

On l'a vu, les projets de villes utopiques du passé ont été voués à l'échec, rattrapés par les questions socio-démographiques. La clé de réussite d'une ville utopique aujourd'hui serait-elle donc de la concevoir à petite échelle et de la réserver exclusivement aux élites (comme à Singapour) et aux investisseurs (à Masdar) ? Peut-être que, par définition, la ville u-topique doit rester un "lieu de nulle part" et continuer d'exister dans l'imaginaire des hommes... ?

Il faudrait demander aux ZADistes ce qu'ils en pensent.

 

Pour aller plus loin :
Villes et utopie : l'échec
Le 1 : voyage en utopies
La ville de Masdar


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