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Bourgoin-Jallieu : « Envoyez-nous vos idées de logo gratuitement »

"Comme beaucoup, je ne suis pas fan du logo..."

"Comme beaucoup, je ne suis pas fan du logo...", c'est par cette "argumentation" digne d'un café du commerce que le maire de Bourgoin-Jallieu introduit son appel public pour la création d'un nouveau logo pour sa ville. Comme une triste habitude, qui dit nouveau Maire, dit nouveau logo. On rajoutera une bonne dose de démagogie et d'incompétence dans cet exemple.

Le maire poursuit : "Il est clair que dans le contexte actuel nous n'allons pas dépenser une fortune pour demander à une boîte de communication". Un logo gratuit, c'est mieux.
On pourrait poursuivre "Comme c'est pas compliqué de faire un logo, on a lancé un concours de dessin auprès des classes de maternelles et du club dessin. D'ailleurs, on cherche aussi un plombier amateur pour refaire le réseau de chauffage de la mairie, et un bricoleur du dimanche pour construire une extension à la maison de retraite ! "

Pourquoi faire appel à des professionnels quand on peut trouver des amateurs prêts à travailler gratuitement ?

C'est, d'après nous, une totale méconnaissance du travail des designers et des communicants. Certes, il y a nécessairement un coût de conception, généralement entre 5 et 15k€ pour ce type de sujet, mais le coût le plus important reste le déploiement de la nouvelle identité. Sauf à lancer aussi un appel à la population, il faudra bien changer le logo sur la façade de la mairie ou imprimer un nouveau papier à en-tête.

Mais le principal préjudice est ailleurs. Un designer est capable d'accompagner son commanditaire dans une réflexion stratégique, afin de lui proposer la meilleure réponse graphique possible, en adéquation avec les enjeux de communication du projet. Ainsi, le logo doit-il autant "décrire le donné" que "pointer le visé". Il doit aussi répondre à des impératifs techniques (lisibilité, reproductibilité...). Bref autant d'enjeux qui ne sont pas à la portée de tous !

Et sur la question de faire attention aux dépenses publiques, n'est-il pas plus judicieux de faire travailler de vrais spécialistes qui soient en mesure de proposer des identités visuelles capables de durer plusieurs décennies plutôt que de changer de logo à chaque mandat ?

Participons tous !

Nous vous invitons à utiliser le générateur de logo de ville de Geofrey Dorne à cette adresse: http://geoffreydorne.com/mairie/, puis d'envoyer votre logo à l'email "cabinet@bourgoinjallieu.fr"

Pour la petite histoire, le logo "A" est le vrai logo d'avant 2008, il était pas loin d'un logo généré !


Une identité "singuliére"

En 2008, le maire précédent présentait une identité visuelle véritablement iconoclaste dans le paysage institutionnel.
C'était un projet de Pascal Le Coq qui avait été retenu à l'époque.

Le logo était obtenu par l'usage de la typographie "Bourgoin-Jallieu". Un alphabet imaginé pour la municipalité est destiné à être utilisé pour ses documents officiels et la signalétique urbaine. Le service communication indiquant que Pascal Le Coq "a eu l’audace de former les lettres à partir de formes que nous connaissons tous, puisqu’il s’est inspiré des célèbres « gommettes », nous invitant ainsi à revisiter le monde du ludique et du créatif."

Voici un extrait de l'article paru dans le magazine étapes 167:
"L'idée était d'échapper au logo publicitaire devenu une tendance calamiteuse pour de nombreuses municipalités. Je savais que la ville était capable d'une certaine audace. Pour répondre à la modernisation de ses secteurs d'activité: photovoltaïque, textiles intelligents, vie culturelle ou développement durable, la municipalité souhaite se doter d'une identité contemporaine dynamique, qui reflète l'importance du sport dans sa communication. Inspiré par le logotype du quartier de Roppongi Hills à Tokyo, signé Jonathan Barnbrook, Pascal Le Coq s'attache à traduire le nom de la ville par des formes très simples: cercles, demi-cercles et bâtons. Après cette première phase de conception, la forme obtenue, qu'il estime trop figée, conduit au développement d'une fonte complète et multicolore dont l'allure générale entend refléter modernité, audace et mouvement."

"l'accumulation de mots composés en Bourgoin-Jallieu devrait permettre à la ville entière d'acquérir le statut d'oeuvre d'art", ce qui en ferait la "première ville du monde ayant accepté d’acquérir le statut d’œuvre d’art pour tout ce qu’elle est et tout ce qu’elle contient".

À l'époque, nous avions été ahuris par l'audace de ce projet. Une véritable réflexion sur le rôle des "signes graphiques dans l'espace public" était posée. Pourtant, le pari semblait risqué, les formes alambiquées et le panachage chromatique rendant son application délicate.

Ce travail semble vivre ses dernières heures.
C'est une triste mort qui s'annonce.

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