Graphéine – Agence de communication Paris Lyon

La genèse du logo des jeux olympiques de Rio 2016

Logo jeux olympique de Rio 2016

Quand deux agences, sur deux continents, travaillent main dans la main à la genèse d'une identité visuelle  !

Difficile de faire sujet plus iconique en matière d'identité visuelle. Quel designer graphique n'a jamais rêvé de concevoir une identité visuelle pour des jeux Olympiques. Chez Graphéine, on doit évidemment se compter dans le lot, pour preuve, on a fait au moins 5 articles sur le sujet depuis le début de l'année. Mais en attendant d'avoir suffisamment d'expérience et/ou d'avoir développé notre réseau de client entre la Suisse, le CIO et le Panama, on se contentera d'en parler, un peu comme les frites Mc Cain (C'est ceux qui en parlent le plus...).

Nous allons donc essayer de vous raconter les dessous de l'identité visuelle des Jeux de Rio, et comment deux agences se sont retrouvées à travailler main dans la main. Une occasion unique de décrypter une collaboration entre des designers de cultures différentes.

Il s'agit d'une traduction librement inspirée d'un article initialement publié sur le blog 99U.

Jour 1: Faire un logo en marchant sur l'eau.

Au commencement, il y avait le verbe. Sans vouloir froisser les croyants, il s'agissait simplement du brief de la consultation. Suite à quoi le premier jour fut consacré à la conception du logotype.

C'est l'agence brésilienne "Tátil design" qui remporté la consultation avec son logo bonhommes-rubans-qui-dansent. C'était déjà un miracle, puisqu'il y avait 138 autres prétendants pour essayer de marcher sur l'eau.

Pendant deux mois, sous l'impulsion du directeur de création Frederico Gelli, toute l'agence s'est mise en effervescence. Leur ambition était de représenter l'énergie et le sens de l'accueil du Brésil (le sens de la fête ?).

Mais le plus compliqué ne semble pas avoir été la création de ce signe. Le plus dur fut de garder le projet secret entre le moment où Dieu (akka le CIO) leur a communiqué leur statut d'élu et le moment où le logo allait être révélé au public. Durant 4 mois, 10 personnes furent contraintes au secret, enfermées dans un bunker construit hâtivement en lieu et place de l'ancien open-space. Badge et mot de passe de rigueur. Pour le reste de l'agence, il s'agissait d'un projet top-secret pour... la CIA ??? ...la Nasa ??? ...la destitution de Dilma ??

The logo from Ipanema

"J'ai eu l'idée du logo quand je nageai à la plage d'Ipanema" raconte volontiers Mr Gelli depuis que le sceau du secret est tombé. "C'est en sortant la tête de l'eau, en voyant Irmãos ( la colline des deux frères ) que je me suis dit que nous étions au pied du symbole de la ville. Un symbole d'harmonie. Toutes les courbes du logo proviennent de ces montages."

Bon, ok, on a pu laisser entendre que l'élu marchait sur l'eau. Pour les non-croyants, vos aurez compris qu'il s'agissait d'une image. Ce qui est certain, c'est que ça a l'air cool d'être designer à Rio.

Ensuite, l'autre grande idée de ce logo est la notion d'infini. Un archétype visuel lisible par toutes les cultures, l'union et la force collective. Le signe est simple, plastique et universel. Le maire de Rio y aurait lu le nom de sa ville. Pour notre part, on y voit surtout une référence à la danse de Matisse.

Jour 2 : de la 2D à la 3D

Si l'usage principal logo allait être en 2D, le concept était intrinsèquement en 3D. L'équipe de Tatil s'est donc attelée à le modéliser en 3D afin de tester d'éventuelles applications possibles.

Jour 3 : Trouver un apôtre de la typographie

Initialement le projet avait été présenté avec une typographie relativement classique. Chose surprenante, c'est le jury du CIO qui les a invités à revoir leur copie au sujet de la typographie. L'enjeu était donc de trouver un caractère capable de prolonger l'esprit du logo en seulement trois lettres !

Après avoir passé en revue des centaines de typographies, le choix s'est porté sur un caractère script fait maison. Si le dessin des 3 lettres s'est fait en interne, il fallait pouvoir prolonger le travail afin de créer une fonte complète.

Gelli reprend son costume d'agence secret, et contacte donc le studio anglais de Dalton Maag. C'est seulement une fois réunis qu'il leur révèle l'objet de ce rendez-vous. Ces derniers pensaient jusque-là commencer un projet ordinaire. Belle surprise ! :-) Moi j'aurais cru à une blague.

Cette fois-ci le processus était inversé. Habituellement, on conçoit une typographie, puis on fait le logo. Mais là, le brief était de respecter à la lettre les 3 lettres du logo (et les chiffres 2-0-1-6 !), et de créer les 500 autres caractères.

Ils ont donc commencé par analyser en détail l'esprit de ces trois lettres. L'essentiel était de comprendre que ces lettres n'étaient pas écrites avec un stylo, mais avec de rapides coups de pinceau. Prenez les "n", ils sont vraiment en forme de vague. Pourtant, on ne retrouvait pas les subtilités d'un caractère dessiné au pinceau, pas de pleins et de déliés marqués. En gros c'était un caractère d'inspiration "pinceau-esque" dessiné au stylo noir.

Ensuite, tout l'enjeu était de gérer les ligatures. Pour ce faire l'équipe s'est concentrée sur les lettres de certains mots comme "passion" ou "transformation" afin d'étudier précisément ses ligatures conditionnelles.

Jour 4 : C'est dimanche.

Et oui, au Brésil la semaine ne fait que quatre jours. Il faut savoir garder du temps pour faire des brainstormings sur la plage de Copacabana.

Ci-dessous, l'équipe de Tátil design nous raconte sa version de la genèse de cette identité.

Quitter la version mobile