Mon cher Uber...
"Vous est-il déjà arrivé de regarder la coiffure de quelqu’un en vous disant “Lui, il est resté dans les années 90 ?”. C’est à peu près ce à quoi je pense lorsque je regarde le logo et le design d’Uber aujourd’hui."
C'est par ces mots que Travis Kalanick, le fondateur d'Uber, commence la présentation de son nouveau logo.
Visiblement il trouvait un peu hasbeen le logo qu'il a pourtant choisi il y a moins de 5 ans. Faut dire qu'il avaient commencé avec un logo façon Super U. Un tord qu'ils avaient même reconnu lors du précédent changement de logo en 2011 (Voir leur blog !)
Au premier regard, on découvre que la typographie a pris quelques grammes de bold. Probablement à force de ne plus aller au travail à pieds. Exit les petits empâtements biscornus. Uber est devenu sérieux ! Même si on retrouve un angle soixante-huitard qui se cache dans son dessin de manière subliminale. Un reste de son adolescence subversive probablement.
Aujourd'hui, la capitalisation boursière d'Uber est phénoménale. Elle dépasserait largement la taille du trou de l'assurance-chômage et de la sécurité sociale réunies. C'est dire.
LE BIT
Comme dans tout discours marketing bien ficelé, il faut juste trouver le bon mot pour exprimer simplement le concept de la marque. Et comme ils sont super-digitaux, ils ont pensé à nommer leur petit carré noir le "Bit". Je vous laisse juger du discours. Tout ça pour un petit carré noir.
"Nous avons également introduit le concept du “bit” au centre de tout notre appareil graphique. L’objectif est de placer la technologie, notre technologie, au milieu du système graphique, d’assurer la cohérence de ce dernier et aussi de faire en sorte que ce système soit facilement reconnaissable. Voici quelques exemples, qui viennent de notre site Internet; comme vous pouvez le constater, le “bit” est bien au cœur de la nouvelle icône de l’application. "
Colore le monde
Comme le petit carré noir, il est un peu trop "froid", il fallait introduire de la couleur. Alors on prend des cartes postales et on pipette quelques couleurs. Je vous laisse deviner les destinations.
Une nouvelle icône pour l’application
Avant de critiquer, je laisse volontiers la parole à Travis Kalanick pour présenter les nouvelles icônes de l'application.
"L’un des grands changements après quelques années d’existence est qu’Uber ne transporte plus uniquement des personnes. Nous transportons désormais des biens, des repas et bientôt peut-être beaucoup plus… de quoi créer beaucoup d’applications, avec pour chacune une icône différente; il fallait toutefois définir une approche commune pour toutes les connecter. Pour ce faire, nous en sommes revenus à notre histoire de “bits” et d’atomes. Vous découvrirez que les deux icônes dédiées aux chauffeurs et aux utilisateurs ont le “bit” au centre, des couleurs locales et des motifs en arrière-plan. Cette structure permettra de développer facilement des icônes différentes pour de nouveaux produits au fil du temps."
Voici les deux icônes des applications "clients" ou "chauffeurs".
C'est là une énigme. Premièrement, pourquoi faire des icônes n'ayant aucun lien graphique avec le logo ( mis à part le "bit" alias le carré ) ?
Ensuite, pourquoi ces icônes seventies ? J'imagine qu'on doit y voir le point de destination du client dans la première icône, et le chauffeur qui repart dans la seconde icône.
En fait, Mr Uber nous parlait d'années 90 pour introduire son logo. Mais là on est en plein dans les années 90. Façon banque d'image de circuit imprimé pour faire technologique. Faut dire qu'elles sont quand même sacrement gratinées ces icônes !
En fait, des deux icônes, c'est la seconde qui m'interpelle le plus. On dirait un gros boulon. Vous me direz "logique", être chauffeur Uber c'est un peu l'usine des temps modernes. Faut enchainer un max de clients sans trop réfléchir si tu ne veux pas péter un boulon.
Il y a une siècle on parlait de la taylorisation du travail. Aujourd'hui, ne parle-t-on pas de l'Uberisation du travail...
Décidément cette icône me laisse perplexe...
Voici ci-dessous la petite vidéo qui présente bien, avec pleins de trucs qui bougent dedans.