Graphéine – Agence de communication Paris Lyon

Projet d’identité visuelle pour le Musée des Confluences

identité globale musée des confluences lyon paris

3-logo-musee-des-confluences

Il y a quelques mois, nous étions retenus pour présenter un projet dans le cadre d'un appel d'offres (rémunéré) pour la conception de l'identité visuelle du Musée des Confluences à Lyon. Voici le projet non retenu que nous avions présenté.

Quelques éléments de contexte

Le Musée des Confluences est un musée des sciences et des sociétés actuellement en construction à Lyon (Rhône). Le maître d’ouvrage de ce projet est le Conseil général du Rhône. Situé au confluent du Rhône et de la Saône, le musée ouvrira ses portes en décembre 2014. Il est l’héritier du Muséum de Lyon, fermé au public depuis juillet 2007. Il en reprendra donc toutes les collections et sera complété au fur et à mesure des acquisitions.

L'architecture du bâtiment est signée du cabinet autrichien Coop Himmelb(l)au. Voici quelques éléments de contexte pour comprendre le projet.

L’ambition du musée est de donner, à tous les publics, les clés pour appréhender et comprendre la complexité de notre monde. Son propos est de confronter les savoirs scientifiques et le fonctionnement des sociétés.

À travers trois expositions de synthèse et de référence, le Musée des Confluences tente de répondre à trois questions : « D’où venons-nous ? », « Qui sommes-nous ? » et « Que faisons-nous ? ».

La première est une recherche des origines de l’Homme, de la Terre. La vie comme la mort sont des questions auxquelles toutes les sociétés, toutes les religions ont toujours tenté de trouver un sens. La deuxième est un questionnement sur la place de l’Homme dans le monde, son rôle et son comportement face à son environnement. La dernière raconte l’histoire des hommes passée, présente et future.

Que connaissez-vous du Musée des Confluences ?

Au démarrage du projet, nous avons réalisé un micro-trottoir auprès des Lyonnais. Il s'agissait de se faire une idée plus fine de la perception que pouvaient avoir les futurs publics de ce musée, afin de multiplier les regards sur ce bâtiment et sur ce projet.

Des mots qui font sens

Le musée des Confluences fait le lien entre passé, présent et futur, stabilité et mobilité, réel et imaginaire, concret et conceptuel, science et art, nature et culture, ici et ailleurs, connu et inconnu, connaissance et expérience...

Le flux, c'est une histoire de mouvement, de déplacement dans le temps et dans l'espace, un ligne qui incite au voyage, à la découverte de l'ailleurs. Un flux, laisse également une trace, une empreinte, une mémoire de son passage.

Le musée des Confluences, c'est une histoire plurielle. Pluralité des objets (2,2 millions de spécimens), des sujets (Sciences, arts et sociétés), des espaces (collectifs et individuels, intérieurs et extérieurs, aquatiques et aériens...), des publics...

La confluence des symboliques

Si le terme "confluent" symbolise l’union, une brève analyse sémiologique permet d'appréhender la charge symbolique présente dans ce terme.

Le royaume de Dieu
L’eau courante étant un principe de vie, les sites de confluence établissent la connexion entre les pouvoirs symboliques attachés à plusieurs rivières. C’est ainsi que Bénarès, l’une des sept villes sacrées de l’hindouisme, est établie à la confluence du Gange et de la Yamuna. La Yamuna est considérée comme plus sacrée que le Gange lui-même, car la remontée de cet affluent ramène à la source, à l’origine de la création. C’est bien ce qu’indique la Genèse dans la mention d’une grande partition du monde par les fleuves : du fleuve d’Éden découlent le Pishôn, le Gihôn, le Tigre et l’Euphrate.

Le monde des hommes
À l’amont de tous les lieux de rencontre des cours d’eau (confluence), le mystique trouve la grande division des cours d’eau (diffluence) de la sortie d’Éden qui, à l’aval, structure le monde des hommes, et, à l’amont, fait pénétrer le royaume de Dieu. Le rôle organisationnel du sacré et du profane joué par les confluents est si évident qu’il a presque une valeur universelle : nombre de confluents portent un temple, comme Lugdunum (Lyon) qui a son site originel sur la colline de Fourvière dominant la confluence du Rhône et de la Saône.
Mais il ne faut pas oublier le rôle militaire et commercial majeur joué par les confluences : ce n’est pas pour rien que nombre de grandes cités politiques et marchandes se sont installées légèrement à l’aval de confluences importantes.

La phase de recherche

“Un geste architectural fort”
Ce qui éblouit de prime abord dans le projet du musée, c’est le bâtiment.
Véritable claque architecturale dans le paysage lyonnais, ce vaisseau inspire nos premières recherches. Du nuage et du cristal naissent des bribes de projet exploitant les notions de géométrie, de prisme, de miroir, ou encore de constellation. Le bâtiment est prétexte à nombre d’expérimentations graphiques qui nous laissent cependant perplexes... Le projet n’est-il pas basé sur l’homme et son environnement ? Baser l’identité sur le bâtiment, déjà très présent physiquement nous ferait passer à côté de nombre d’autres notions chères au projet.

Des recherches sur le bâtiment, imposant, nait l’idée d’une communication très humaine, pour contrecarrer la géométrie ambiante. Nous décidons de faire parler le musée, d’impliquer le public par un message par et pour l’homme. Cette écriture manuscrite provoque un sentiment de complicité, de simplicité et de proximité.

Restait à trouver un concept fort, un symbole qui soit à l’image d’un musée « qui a pour ambition de décrire et de faire comprendre l’évolution, les rêves et les interrogations des sociétés humaines dans le temps et l’espace. »

Le concept de la spirale

La spirale universelle

Pour l'ethnologue française, Germaine Dieterlen, “La spirale est un glyphe universel de la temporalité, de la permanence de l’être à travers les fluctuations du changement”.

La spirale, symbole universel que l'on retrouve dans toutes les cultures, est évidemment liée au cycle de la vie, c'est le symbole de la fécondité donnée par les morts, de la renaissance. Les exemples ne manquent pas: l’univers s’est formé en spirale; c’est l’un des premiers dessins de l’homme (mégalithique et du néolithique); les Mésopotamiens sculptaient des spirales représentant les intestins (signification sacrée); la tour de Babel (les ”ziggourats“ mésopotamiennes) était une spirale, pour les Polynésiens elle représente l’immortalité; chez les Égyptiens c'est l'escargot symbolisant l'évolution de la vie...

La spirale naturelle

La spirale est fréquente dans le règne végétal et animal (hélices de feuilles, escargot, coquillage). On la retrouve naturellement à l’échelle atomique, dans la trajectoire des électrons autour de leur noyau, au niveau des molécules, dans l’ADN... jusqu'à la célèbre suite de Fibonnacci, fortement liée au nombre d'or.

La spirale culturelle

La spirale est un symbole présent dans toutes les cultures, depuis les gravures rupestres aux logos de nombreuses entreprises contemporaines.. Elle apparait dans l'art celtique, amérindien, inca, arabe, japonais, hindou, aborigène, africain... Étonnamment, aucun groupe religieux ou politique n'a revendiqué des droits exclusifs sur la spirale. C'est un symbole qui appartient à chacun et qui n'exclut personne.

Le design de marque

On retrouve dans ce signe, les grandes notions symboliques du mot "confluences" évoquées en amont, à savoir la rencontre (Con-) de 2 spirales, le flux (-flu-) symbolisé par les pointillés, et la pluralité (-s) à travers cette multitude de points. La construction géométrique du signe est basée sur l'inclinaison des motifs du revêtement du bâtiment, ce qui n'est pas sans rappeler l'inclinaison de l'axe de rotation de la Terre. Cette inclinaison efface ainsi tout repère orthogonal dans la construction du signe, induisant une dynamique singulière.

On pourrait imaginer que ce signe a été dessiné par des empreintes de doigts à même la terre, un peu comme un motif primitif ou une peinture rupestre. Cette impression est renforcée par le choix des couleurs.

À ce stade, nous avions souhaité confronter ce signe à différents regards, sans autres commentaires, afin d'en vérifier la perception du public. Le résultat confirmant l'adéquation entre le sens que nous cherchions à condenser dans ce signe et la lecture que pouvait en faire un public néophyte.

Voici quelques exemples d'applications de ce logotype.

Ci-dessous, les grands principes d'utilisation de ce logo. Il est conçu de manière responsive, afin de s'adapter aux nombreuses utilisations possibles tout en restant le plus lisible possible.

La boite à outils

Afin de concevoir une identité visuelle globale qui soit aisément utilisable, déclinable et/ou modulable, nous avons imaginé en ensemble d'outils graphiques complémentaires (typographie, pictogrammes, principes iconographiques...)

Création d'une typographie exclusive. Il s'agit d'une linéale géométrique déclinée en plusieurs versions. Compte tenu du travail titanesque que représente une création typographique, nous n'avons pas nécessairement pu approfondir le sujet autant que nous l'aurions souhaité dans le délai de 4 semaines imposé par le marché. Il s'agissait de travailler sur l'idée de trace, d'empreinte, en partant d'un caractère plein, qui s'effacerait, laissant une trace de son passage (pointillés). Peut-être est-ce un travail que l'on aura, un jour, le temps d'approfondir !

Création d'une banque de symboles universels.

Principe de pictogrammes jouant sur un principe de bichromie et de lignes pleines et pointillées.

Ci-dessous, deux principes d'utilisations de l'iconographie. En fonction des situations, l'intégrité de l'œuvre (cadrage, chromie...) peut être respectée, ou au contraire, être modifiée.

Une réflexion à également été menée sur le ton éditorial, volontairement décalé, joyeux et populaire, afin de s'adresser à un large public et pouvoir ainsi briser les distances entre l'institution muséale et son public.

Les affiches

La communication événementielle et jeune public

La communication éditoriale

La signalétique

Bilan

Notre implication dans le dossier fut totale, celle de nos collaborateurs/trices également, assurément au-delà du forfait de dédommagement prévu par le musée. Cependant, nous avons pris beaucoup de plaisir dans cette réflexion, malgré les longues heures de discussions internes, les approches divergentes, les frustrations à devoir se rassembler autour d'un projet unique, le tout en moins de 4 semaines. Difficile de savoir précisément en quoi notre projet a péché. Il nous a été rapporté que c'était un projet qui part ses aspects ludiques et ses multiples variations tenaient particulièrement compte des publics. Reste évidemment que le projet retenu devait être plus convaincant !

Pour information, c'est le travail de l'atelier Intégral Ruedi Baur qui a été retenu (cf : il est visible ici). Bravo à eux au passage !

Quitter la version mobile