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Garamond Corpvs, un alphabet qui a du corps

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La typographie qui va marcher

Passionné par la typographie et l'anatomie, l'artiste Suédois Björn Johansson a disséqué les caractères Garamond pour en faire un alphabet osé et osseux.
Présenté sur Behance et mis en avant sur la plateforme Kickstarter, les lettres et posters étaient proposés à la vente puis spécialement sérigraphiés en édition limitée. Un projet qui a beaucoup plu, puisque l'artiste a dépassé son objectif et récolté 8 300 €.

Björn a poussé son étude du squelette et des os au point que les jointures de certaines lettres sont "fonctionnelles" pour faire basculer le caractère en italique, comme de véritables "corps" imaginaires. Il a également étudié certaines vertèbres en réalisant des modèles de glaise.

De l'harmonie des corps

C'est en découvrant le travail de Geoffroy Tory (16e siècle) que Björn s'intéresse de plus près à l'anatomie des lettres. Imprimeur Royal de François Iᵉʳ, et artisan du livre passionné par tous les domaines de l'édition, Tory révolutionne les règles et usages de la langue française. Il analyse et étudie les lettres Antiques -dites Romaines- pour en faire la norme du français imprimé, et développe le système diacritique des signes typographiques : accents, cédilles et apostrophe.

Inspiré de ses contemporains Dürer ou Léonard de Vinci à qui l'on doit de nombreuses recherches sur le corps humain, il développe des alphabets idéaux inspirés des proportions de la Nature, qu'il réunit dans son étude Champ Fleury (pages illustrées ci-dessous). Chaque lettre s'inscrit dans des proportions harmonieuses tirées du corps humain ou du vivant, comme les lettres O et A, qui rappellent bien sûr l'homme Vitruvien de De Vinci.

Cette influence de l'harmonie en toute chose vient du maître constructeur Vitruve, dont le traité d'architecture De Architectura est à l'origine de la conception classique de l'architecture, qui affirme qu'une structure doit réunir les trois qualités "firmitas, utilitas, venustas" (quoi, vous ne parlez pas latin ?) c'est à dire être pérenne, utile, et belle.

Et pour boucler la boucle, le graveur Claude Garamont -à qui l'on doit la typo Garamond, on ne vous apprend rien- suit les préceptes de Geoffroy Tory et s'en inspire. C'est cette typographie proportionnée et architecturale que Johansson articule dans son projet Garamond Corpvs.

Johansson -> Garamont -> Tory -> De Vinci -> Vitruve. Tout se tient.

On vous laisse avec un G comme... Graphéine pardi !

 

Sources :
Musée de la Renaissance, DP de l'exposition Tury
Vitruve
Champ Fleury
Interview de Johansson

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