Graphéine – Agence de communication Paris Lyon

Graphiste : le meilleur métier du monde ?

Classé dans la catégorie des métiers créatifs, le graphiste est souvent pointé du doigt pour "manque de sérieux" selon les codes de notre société. Et pourtant, ne pas trop se prendre au sérieux et s'amuser au travail est l'une des clefs du bien-être. Alors, graphiste serait-il le meilleur métier du monde ? Pour les graphistes et les autres, voici un récap miracle sur comment changer ou assumer ses habitudes et éviter l'échec, pour se faire vraiment plaisir en travaillant.

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Avant de commencer, un petit jeu pour vous mettre en jambe. Prenez une feuille et répondez aux questions suivantes :

Nous avons fait l'exercice chez Graphéine et on vous donnera quelques réponses en fin d'article.

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La règle n'est pas une solution

Pour proposer une solution augmentant le bien-être au travail, les Américains, pragmatiques, auraient fait une super liste du genre : "5 solutions pour changer ses habitudes au travail et ne plus jamais échouer - la 4 ème va vous étonner". Ça sonne (presque) bien, pas vrai ? Vous voulez connaître cette fameuse liste ?

1 - Ne jamais suivre les listes de solutions-miracles sur Internet.

Je m'arrête là, on ne va pas faire comme dans fight club où la règle 1 et 2 sont les mêmes.

La solution réside dans le problème

Hé oui, car les règles, trop générales, n'apportent pas de véritable solution. La solution réside au contraire dans la délimitation même du problème. Bien cerner ce qui ne va pas aide à mieux s'en détacher, un peu comme une thérapie. En suivant une liste vous risquez au contraire de vous perdre dans des recommandations trop vagues ou idéalistes qui ne sont pas faites précisément pour vous. Elles font rêver sur le papier; mais impossible de les mettre en pratique.

Comme disait feu Steve Jobs en 2005 : "Ne soyez pas prisonnier des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d’autrui. Ne laissez pas le brouhaha extérieur étouffer votre voix intérieure. Ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition. L’un et l’autre savent ce que vous voulez réellement devenir. Le reste est secondaire."
C'est beau les belles phrases, mais comment faire en vrai, tous les jours, pour écouter sa voix intérieure ?

À la place de règles et de listes (ou de citations), on pourra plutôt se pencher sur une analyse d'erreurs communes. Laure, coach et créatrice d'une anti-école de l'entrepreneuriat, Les Aventurières, nous apprend que depuis l'école (la vraie) nous sommes programmés pour échouer. Elle liste 4 raisons majeures que nous citons ci-dessous. Nous nous inspirons de son délicieux article sur la programmation à l’échec que nous vous invitons à lire absolument, c'est une mine d'information.

 

Les 4 problèmes qui nous vouent à l'échec

On l'a dit plus haut, les listes de solutions sont souvent mal adaptées à nos besoins. À l'inverse, voici donc les problèmes majeurs qui nous vouent à l'échec. Vous avez désormais toutes les cartes en main : en choisissant de suivre l'opposé de ces préceptes vous éviterez alors de plonger du côté obscur.

Problème #1 - La récompense 

Que ce soit pour avoir une bonne note ou pour gagner beaucoup d'argent, travailler pour une récompense donne le même résultat : le coeur n'y est jamais vraiment (souvenez-vous de ce que disait Steeve "Ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition"). Travailler pour une motivation extérieure apporte plus de frustration qu'autre chose. On en remet une couche avec le fameux adage : "l'argent ne fait pas le bonheur".

Solution : L'adage peut sembler futile comme ça, mais appliqué à ce problème on comprend que la véritable motivation pour être heureux au travail doit venir de l'intérieur, et non d'une récompense externe. Alors, oui, bien sûr qu'il faut gagner sa croûte, mais savourer du beurre maison doit en être la motivation principale. Vous êtes passionnés ? tant mieux, gardez bien ça dans vos tripes, c'est ce qui vous fera avancer gaiement.

Idée : Au travail, pour lutter contre la récompense, on peut se demander quelle passion nous anime. On est souvent aveuglés par un objectif -métier passion, salaire…- en oubliant ce qui nous anime vraiment. Vous n'avez pas de passion ? Cherchez encore, elle doit être là, pas loin... ou allez lire notre histoire de petit lapin !

 

Problème #2 - La compétition

On nous apprend que l'autre est un concurrent à écraser au plus vite, qu'il faut être le meilleur. Qui a eu la meilleure note ? Qui a gagné le plus beau prix ?

Solution : S'entourer plutôt que de s'isoler. C'est l'une des bases de la société, qui nous apprend pourtant bien mieux à éliminer les autres en brillant plus fort. Collaborer avec les autres pour partager et faire grandir ses idées, travailler ensemble. Même en étant auto-entrepreneur. Laure le dit très bien; la collaboration permet de créer, de rencontrer, d’enrichir ces idées. Là où la compétition est source de jalousie, de mauvaise estime de soi, en plus d’être inefficace économiquement.

Idée : Pour démolir la compétition, évitez de vous isoler, que vous travailliez seul ou en équipe. Échangez avec vos collègues sur leur travail, allez dans des espaces de coworking, développez votre réseau. Il ne s'agit pas de donner ses idées à droite à gauche au premier venu, mais de s'entourer des bonnes personnes pour enrichir ses idées. C’est en rencontrant des gens motivés par les mêmes valeurs que l’on se développe le mieux, au niveau créatif. Les gens deviennent non plus des rivaux mais des maillons dans la chaîne (oui, c’est beau).

 

Problème #3 - L'autorité

Vous laissez les autres décider de ce qui est bon pour vous. Éviter le sucre, le gras, le sel. Suivre un programme scolaire et sortir seulement quand la cloche sonne. Appliquer une procédure et se plier aux règles. Ne pas prendre de pause avant la pause...
À force, chaque pas de travers devient une entorse à la règle.

Solution : Sans devenir anarchiste, vous devriez être capables de vous sentir bien en partant 30 minutes plus tôt un soir par semaine pour faire du sport. De pleurer de rage. De manger de la neige à 15h pour trouver de l'inspiration. De travailler sur un pouf dehors dans l'herbe alors que les autres sont à leurs bureaux et vous regardent d'un oeil torve. Sortez du moule, devenez autonomes

Aux Pays-Bas; drogue, prostitution, feux d'artifices ou barbecues urbains sont permis. Et comme en Norvège, les cours d'éducation sexuelle commencent dès l'enfance. On est pourtant loin d'y croiser des délinquants ou des pervers.

Idée : Suivre nos conseils n'est peut-être pas la bonne solution pour vous non plus d'ailleurs, peut-être que vous avez un rapport ludique à la compétition qui vous booste, et que vous en tirez une motivation dingue. À vous de voir.

 

Problème #4 - Trop de sérieux

Devenir adulte et être respecté, c'est faire de beaux PowerPoint bien calés avec un air monotone et une cravate autour du cou. Ne pas faire de bruit en classe. Ne pas salir ses vêtements. Avoir un travail sérieux (sûrement pas graphiste, scandale, mon fils dessine !) La différence entre Peter Pan et le Capitaine Crochet ? le jeu. On rappelle que le mot travail vient à la fois de "trepalium" - instrument de souffrance - et "lavoro" - labeurs de l'accouchement. Wahou, le rêve de toute une vie ! 

Solution : Pour ne pas finir comme Jack dans Shinning (all work no play makes Jack a dull boy = à trop travailler sans jouer, Jack s'abrutit), on se déride un peu. Oui, c'est OK de dessiner au travail, de sortir du cadre, de faire les choses en suivant son coeur. On n'est pas obligé de s'ennuyer à mourir pour être respecté.

D'ailleurs on en parlait à la pause déjeuner; comparez les shows à l'Américaine aux présentations corporate françaises (ou Obama à Hollande par exemple) et vous aurez un bel exemple qui résume parfaitement ce propos. En France, être cool ça ne fait pas très sérieux. Mais à force de l'être les choses vont bien finir par changer, du moins on l'espère !

 

Idée : Regarder ce TedX sur "le joyeux secret pour mieux travailler" et s'inspirer de ce qu'y dit Shawn Achor : "90% de notre bonheur à long-terme n'est pas prédit par notre environnement, mais par la façon dont notre cerveau le perçoit."

Chez Graphéine, nous avons répondu aux questions de l'exercice, et force est de constater que nous sommes plutôt heureux au travail (ouf).

Je m'amuse, c'est du sérieux

L'homme, comme ses compères animaux, est programmé pour apprendre et progresser en s'amusant. L'aubaine pour nous, graphistes, est que notre métier en lui-même induit un travail qualifié de créatif et donc de "pas sérieux" par la société : nous créons, nous dessinons, nous conceptualisons des idées. On nous met dans le même sac que les artistes, et forcément dans une société si sérieuse ça passe parfois mal. La balle est pourtant dans notre camp.

Car si l'on en croit Idriss Aberkane, le plaisir et le jeu sont des moteurs de survie et la condition sine qua non de notre apprentissage. Non seulement on apprend mieux en jouant, mais on développe aussi son cerveau. Imaginez le potentiel que vous pourriez relâcher au bureau en vous amusant. On vous invite à regarder la vidéo à partir de la minute 3.47 (ou en entier).

https://www.youtube.com/watch?v=9UnxNLpNIG4

Reprogrammer ses habitudes

Dans un essai, "Reprogramming your daily habitsScott Young nous explique comment changer notre comportement. En d'autres termes, il nous explique comment appliquer les bons conseils que nous avons énumérés plus haut. 

D'après lui, nos comportement et actions seraient comme la partie visible de l’iceberg. Vouloir les modifier directement demande trop d'énergie et ne mène à rien, à part à l'épuisement. Afin de les modifier, il faut s'en prendre à la partie submergée c'est à dire changer nos habitudes qui engendrent ces actions, c'est à dire créer de nouveaux réflexes inconscients.
Petit schéma pour expliquer tout ça :

 

Pour changer ces habitudes, il faudra donc faire preuve de volonté pour les modifier non pas en surface mais en profondeur, afin qu’elles deviennent des réflexes. Facile ? à voir. Encore une fois, peut-être vaut-il mieux se concentrer sur les problèmes que sur ces solutions miracles.

Action, réaction

Par exemple, vous souhaitez vous lever bien plus tôt pour avoir le temps de faire du sport ou de la méditation le matin. C'est une bonne idée. Problème, vous êtes tout le temps fatigué. Mélangeons la méthode Les Aventurières à celle de Scott.
Mettre votre réveil à 5h45 tous les jours ne va pas forcément faire naître une nouvelle habitude, trop creuvé(e) que vous êtes. Au mieux, vous deviendrez un pro de la touche snooze. En revanche, si vous vous concentrez sur le problème (la fatigue) et vous couchez plus tôt chaque soir et/ou que vous prévoyez une série d'exercices vraiment agréables et motivants au réveil, vous aurez probablement plus de chance d'y arriver.

L’idée principale de Young est de se focaliser sur une action à la fois, pour ne pas épuiser son énergie. Essayer de se lever plus tôt, de faire un régime et de dessiner tous les jours n'est pas la meilleure idée du siècle. Si votre énergie s’épuise, vos anciennes habitudes reviennent au galop. Problème : plus l’habitude est ancrée, plus elle est longue à modifier. Autant, donc, se faire plaisir pour changer ces habitudes sans trop d'effort. Le mieux est d'en faire un automatisme. La constance et la répétition permet de développer une routine, et enfin acquérir un nouveau comportement.

Voilà. Vous savez tout. À vous de jouer maintenant.

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