2024
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L’Observatoire de Paris est l’un des plus prestigieux centres de recherche spatiale. Fort de ses 350 années d’existence, c’est le plus ancien observatoire encore en activité. L’Observatoire de Paris fût, et demeure encore aujourd’hui, le théâtre d’innombrables découvertes et inventions. De la découverte de Neptune, aux premières mesures de la vitesse de la lumière, en passant par développement de la SuperCam équipant le rover Perseverance explorant la surface de Mars, l’Observatoire de Paris se classe parmi les centres de recherche de premier rang mondial, au même titre que le Center for Astophysics de Harvard.
Cependant, l'identité visuelle de l'Observatoire s'est avérée en décalage non seulement avec le nouveau positionnement stratégique de l'établissement, mais aussi avec sa réputation et son rayonnement international établis de longue date.
Graphéine a donc accompagné l'Observatoire de Paris dans la définition de son nouveau positionnement de marque et la création de sa nouvelle identité visuelle.
Fondé par Louis XIV en 1667, il est le plus ancien observatoire en activité au monde. Pendant plus de 350 ans, il a mené des recherches astronomiques sans interruption. À la fin du XVIIe siècle, il est devenu un carrefour de l'enseignement européen, accueillant de grands scientifiques et favorisant de nombreuses découvertes. En 1675, Jean-Dominique Cassini découvre la division des anneaux de Saturne. En 1676, Ole Rømer découvre la vitesse de la lumière. En 1846, Urbain Le Verrier découvre Neptune, puis Léon Foucault mesure la vitesse de la lumière (298 000 km/s).
Aujourd'hui, près d'un millier d'étudiants et de chercheurs perpétuent cette quête de la connaissance sur trois sites : Le bâtiment historique de Claude Perrault à Paris, l'Observatoire de Meudon et la station de radioastronomie de Nançay en Sologne. Les recherches actuelles couvrent tout le spectre de l'astronomie et de l'astrophysique : développement d'instruments, campagnes d'observation internationales, traitement des données, simulations numériques, expériences de laboratoire et théories.
L'Observatoire de Paris contribue aux grands programmes spatiaux internationaux. Dans les années 2000, il a participé à la mission Rosetta, en développant des unités de recherche pour étudier la comète « Tchouri ». Dix ans plus tard, ses équipes développent la SuperCam du rover Persévérance qui explore Mars. Il contribue également à des missions telles que Solar Orbiter, MMX, JUICE, et au développement de télescopes européens avec l'ESO et l'ESA.
Intégration dans l'Université PSL
Depuis 2010, l'Observatoire de Paris fait partie de l'Université PSL (Paris Science et Lettres), aux côtés du Collège de France, de l'École Normale Supérieure, de Chimie ParisTech et de l'ESPCI Paris.
L'histoire de l'Observatoire de Paris, si elle est grande et glorieuse, peut parfois en faire une « institution muséale ». L'image perçue de l'Observatoire, avec ses façades du XVIIe siècle, contraste avec la réalité de ses recherches et ses innovations actuelles. Nombreux sont ceux qui ignorent les exploits scientifiques et techniques réalisés à l'Observatoire, la richesse de son histoire éclipsant souvent son activité principale de recherche scientifique et d'innovation technologique.
Apparaître moins comme une « institution muséale » que comme un institut scientifique de classe mondiale à la pointe de l'innovation et de la modernité.
L'identité visuelle précédente semblait datée et trop institutionnelle, ne reflétant pas suffisamment l'excellence, le prestige académique et l'innovation technologique. Le logo rond et ludique semblait s'adresser au grand public plutôt qu'au monde scientifique. L'Observatoire de Paris a pour objectif d'attirer les meilleurs chercheurs et de nouer des partenariats stratégiques. La nouvelle identité devait donc projeter l'excellence, la créativité et la modernité, tout en honorant son patrimoine historique, afin de renforcer sa position parmi les leaders mondiaux de la recherche spatiale.
Le précédent logo de l'Observatoire ne disposait pas de signe à part entière. Le signe était en effet indissociable du bloc marque, ce qui le rendait bien souvent inadapté aux nouveaux usages, notamment sur les réseaux sociaux. C'est pour cette raison que nous avions choisi d'accès nos recherches autour du monogramme.
L'association des initiales "O" et "P" a permis de faire émerger un tout nouveau symbole, qui peut s'apparenter à la représentation d'un système solaire, composé d'un satellite gravitant autour de son astre. Cet objet céleste suit une trajectoire en forme de spirale, symbolisant consécutivement, les phénomènes d'attraction et d'expansion.
Ce "monogramme orbital", permet d'ancrer l'identité de l'Observatoire dans la tradition de l'excellence académique. Car bien que cette nouvelle identité vise à moderniser l'image de l'établissement, elle vise également à honorer son histoire. Ce logo-monogramme a donc été conçu, un peu comme aurait pu l'être, celui d'une société savante du XIXe et XXe siècles, ces cercles d'érudits et de spécialistes érigeant en Art, l'émulation et la transmission des savoirs.
On notera que la spirale n'est pas une forme comme les autres. Il s'agit là de l'une des figures les plus répandues du monde naturel. Elle donne sa forme aussi bien à l'embryon, qu'à l'empreinte digitale, au brin d'AND, aux fleurs, aux tourbillons, aux tornades, aux galaxies, etc. Cette forme intrigue et fascine l'homme depuis des millénaires. C'est un symbole ancestral qui figure dans l'iconographie de multiples cultures, qu'elles soient mythologiques, spirituelles et religieuses, mais également artistiques et ornementales. Ces spirales sont souvent associées à la fécondité, au cycle de la vie, au mouvement et à l'équilibre des choses. On peut y voir une métaphore cosmique, renvoyant à l'Univers et à l'ordre du monde.
Depuis la nuit des temps, l'homme lève les yeux vers les cieux, pour admirer le spectacle que représente la voûte céleste. Et depuis la nuit des temps, l'homme dessine ces courbes entremêlées afin de symboliser les mystères encore non décelés sur terre comme dans l'univers. Il allait donc de soi, que le plus ancien observatoire du monde arbore un symbole aussi légendaire et ancestral que celui-ci. Il symbolise la permanence de cette institution multiséculaire mais également ses sujets d'études, l'univers, l'espace, le temps, etc.
Le bleu foncé était jusqu'à présent la couleur de l'Observatoire de Paris. Il s'avère que ce bleu est partagé par quasiment la totalité des acteurs du secteur aérospatial (NASA, CNES, ESA, Arianespace, Airbus, Boeing, etc.). C'est en effet, une couleur qui se veut rassurante, qui inspire la sagesse et la confiance. Mais c'est également une couleur froide et très statuaire, qui ne renvoie pas suffisamment aux rêves, aux mystères et à la passion que suscitent tant, les études et métiers du spatial.
C'est pourquoi nous avons décidé de remplacer le bleu nuit un peu terne par un violet éclatant, que nous avons nommé Ultra-violet, en référence à ces longueurs d'onde invisibles à l'œil nu, mais qui font cependant partie intégrante des observations astronomiques (au même titre que les rayons gamma, les rayons x, l'infrarouge ou encore les ondes radio).
Le violet est un gage de puissance et d'onirisme. C'est la couleur royale par excellence et elle rappelle ainsi l'histoire de cette institution et son héritage datant de l'ancien régime. Cette couleur confère, par la même occasion, une image beaucoup plus moderne, car celle-ci suscite à la fois la créativité et l'innovation via son aspect particulièrement saturé.
L'identité et le caractère de l'Observatoire s'incarnent à travers son logo et ses couleurs bien sûr, mais également à travers sa typographique. Il s'agit de l'Arago, une police de caractère spécialement dessinée pour l'Observatoire, qui se distingue par son dessin particulièrement géométrique. Son nom fait référence à Francois Arago, un illustre astronome et physicien français du XIXe siècle, qui a d'ores et déjà donné son nom à la célèbre coupole trônant sur le toit du bâtiment Perrault. On remarquera que l'aspect parfaitement circulaire des lettres rappelle la forme ronde des planètes, mais aussi celle des hublots qui courent tout autour de cette même coupole.
Cette typographie, monolinéaire, sans serif, aux formes géométriques, a été conçue afin de renvoyer une image de technicité et de précision. Elle renvoie un aspect à la fois moderne et néo-futuriste, étant fortement inspirée, par le plus célébrissime des logos spatiaux, nous voulons bien sûr parler du fameux logo worm de la Nasa (Retrouvez ici notre article consacré justement à l’histoire du logo de l'agence spatiale américaine).
Les principes de composition sont directement inspirés du monogramme. La silhouette de celui-ci devient un espace pouvant accueillir aussi bien du texte que de l’image. En inclinant cet élément de quelques degrés, le signe arbore une forme parabolique, rappelant notamment la courbe et la trajectoire d’objets spatiaux, telle une fusée au décollage.
Ces formes confèrent à la marque, un aspect à la fois dynamique et contemplatif. L’Observatoire affiche ainsi sa volonté de faire avancer perpétuellement la science de l’univers, en se projetant avec sérénité et confiance vers l’avenir.
Merci à Mme Fabienne Casoli, Présidente de l'Observatoire de Paris, aux membres du groupe de travail et du conseil d'administration pour leur confiance tout au long du projet. Merci aux équipes de la direction communication et en particulier à Sabrina Thiery, Fabien Fichet, Marie Boisnais, Emmanuel Vergnaud, Fréderique Auffret, Anaïs Trentinella.