Scène nationale de Bourg-en-Bresse
Identité visuelle, communication de saisons

Construit en 1772, le Théâtre de Bourg-en-Bresse incarne bien plus qu'un simple lieu de divertissement ; il représente un véritable phare culturel, rayonnant sur la ville et sur l'ensemble du territoire. Élevé au rang de scène conventionnée d'intérêt national en 2008, puis de Scène nationale en 2022. Cette reconnaissance vient saluer le travail de Vincent Roche-Lecca et de son équipe, qui se sont investis pleinement pour insuffler une programmation aussi dynamique qu'engagée. La Scène Nationale s'oriente alors dans une démarche citoyenne, allant à la rencontre des habitants de l'Ain, offrant ainsi un service public culturel, soutenant la création artistique et s'impliquant activement aux côtés des artistes.

Dans le sillage de la période post-COVID, où le public retrouve progressivement ses repères dans les lieux culturels, la Scène Nationale de Bourg-en-Bresse fait le choix de proposer une programmation renouvelée désormais chaque quadrimestre intitulée "Pluriels". Dans ce contexte de changement, l'agence Graphéine et les équipes du théâtre se sont unis pour repenser entièrement son identité. Les défis étaient multiples, allant de la communication d'un nouveau nom à une temporalité de programmation inhabituelle.

Il était pour nous évident que le concept créatif devait graviter autour du public, qui avait été trop longtemps absent. Les habitants de Bourg-en-Bresse et des environs deviennent ainsi les protagonistes de cette nouvelle communication. "Theatrum Mundi" (le grand théâtre du monde) s'impose comme une métaphore, suggérant que chaque individu joue un rôle, consciemment ou non, sur la vaste scène du monde. Puisant son inspiration dans la vie, les interactions humaines et le quotidien, le théâtre devient en quelque sorte un reflet de notre société. C'est pourquoi nous avons placé l'Humain - qu'il soit public ou collaborateur - au premier plan, car c'est lui qui insuffle vie et dynamisme à cette nouvelle Scène nationale de Bourg-en-Bresse.

Le podcast

L'équipe de Graphéine vous raconte les coulisses de ce projet.
Décryptages, analyses et anecdotes au creux de vos oreilles.

Le visage est le lieu le plus humain. C’est une « scène » où la vie intérieure de la personne se donne à voir, avec ses ambiguïtés, ses abîmes et où la singularité s’inscrit en pleine lumière. Le visage c'est le lieu de la reconnaissance mutuelle, le visage est nu et offre au jugement des autres des traits qui identifient. En somme, notre visage constitue notre marque identitaire.

Paradoxalement le visage est autant le singulier que le pluriel. En hébreu visage se dit « panim », un mot toujours au pluriel et qui n’a pas de singulier. La pluralité de panim ne dit pas qu’il y a un surnombre de visages, mais que le visage ne saurait se réduire à une unité simple.

C'est donc à travers lui nous sommes reconnus, nommés, jugés, assignés à un sexe, à un âge, une couleur de peau, nous sommes aimés, méprisés, ou anonymes, noyés dans l’indifférence de la foule. Le visage accueille le sourire ou exprime les émotions. Le visage est une scène.

Nous avons invité les Burgiens à venir se faire croquer le portrait par Jonas lors du lancement de saison. Cette rencontre avec le public a servi à construire une bibliothèque de visages qui ont par la suite été habités d'une narration en rapport avec le thème du quadrimestre.

Outre la démarche participative et le plaisir de partir à la rencontre du public du théâtre, l'ambition était d'initier une démarche sincère et authentique où chacun pourrait se reconnaitre et se sentir impliqué dans le projet.

La modestie des moyens graphiques se veut en phase avec les enjeux contemporains. Comme une forme d’écologie visuelle, aux antipodes des « formule 1 visuelles », des images aux chromes 3D éblouissants. Une ligne claire, un tracé brut, un dessin spontané qui va à l’essentiel.

La ligne claire ne cherche pas la performance, mais une forme de transparence et d’efficacité. Elle cherche à nous éclairer, c’est une écriture à vocation universelle.

Dans le contexte d’une communication culturelle, c’est un langage 4x4 qui parle de 5 à 105 ans. Ce type de dessin a aussi l’avantage d’être rapide d’exécution (cf : économique) et de se prêter parfaitement aux exigences de la reproduction, quel que soit le support. C’est un procédé simple et agile. C’est un VTT (Visuellement Tout-Terrain).

Typographie

La Chaumont script est une police dessinée par Alexandre Bassi. Elle s’inspire des écritures du quotidien. On a tous déjà croisé ces lettres tracées pouvant relever du banal. Cette police est un écho au traitement graphique de notre illustration, elle apporte une oralité, une signature visuelle à l’identité qui l’ancre dans une image populaire, modeste et spontanée.