Il était une fois un magazine qui voulait vendre plus. Oups, pardon, qui voulait élargir son lectorat. Alors, si on ne change pas une équipe qui gagne, on change un logo seulement quand ça va mal. Après, je m'emporte un peu, puisque la baisse de régime de Télérama en 2011 n'est que de -1,6% (Source OJD), et que tirer à plus de 600 000 ex. pour un sexagénaire ( 62 ans ! ) c'est une belle performance.
Donc voici leur nouveau logo. Conçu en interne, par le directeur artistique de Telerama. Niveau typographie, ça ressemble à de l'Univers Light Ultra Condensed, un choix très classique...
Télérama n'est assurément pas un magazine graphiquement très élaboré, contrairement à d'autres titres de presse ( Technikart, GQ...). Peu d'œuvres graphiques sont utilisées ( Caricatures, illustrations, photomontages...).C'est plutôt la créativité des artistes présentées qui est mise en avant, cela se traduit par l'utilisation de portraits photo en "Une". La seule touche de créativité va se trouver au niveau des titres.
La version 2012 voit disparaitre le cartouche rouge du logo. Dommage, ce cartouche rouge me semblait un élément identitaire fort, dont l'intérêt signalétique en bureau de presse devait être certain. Je me risque à émettre l'hypothèse que ce cartouche rouge renforçait trop l'idée que Télérama est orienté "bobo de gauche"... image qui doit leur coller à la peau, et dont ils doivent s'éloigner s’ils veulent élargir leur lectorat. À noter que ce cartouche rouge est devenu le code-barre dans la nouvelle maquette... tout un symbole !
Concernant la maquette, je vous épargne le "c'était mieux avant ! " que je remplace par une "c'est pas mieux maintenant !".
En effet, pas de gros changement... on peut principalement regretter la perte des grosses lettrines colorées, le seul élément un peu funky et coloré !
La maquette précédente datait de 2006 et avait été réalisée en interne par le directeur artistique de l'époque Serge Ricco. Question typographie, il avait choisi la Mercury pour la partie magazine, la Gotham pour la partie critique et la Whitney pour les grilles de programme, toutes les trois venant de la fonderie Hoefler.
Pour la version 2012, le choix typographique se porte sur le Publico de chez Commercial Type.
Dans la nouvelle maquette, on peut remarquer un usage intensif des titres en capitale. C'est probablement ce qui contribue à donner un aspect plus rigide aux pages. D'ailleurs, de manière générale les titres sont moins gros, ce qui donne des pages moins vivantes, moins contrastées...
Voici la campagne de lancement réalisée par les Ouvrier du Paradis.
Si le nouveau slogan c'est "La Culture déborde, le nouveau Télérama aussi... plus de débordement sur telerama.fr", on peut pas dire que la nouvelle maquette déborde... au contraire, elle est hyper sage... On est bien loin de la qualité visuelle de la maquette des années 90-00 faite par Serge Ricco. À l'époque la typographie y jouait un grand rôle, à égalité avec l'image...
Et voici pour finir, un zapping de 62 ans de couvertures de Télérama.
Sinon Ulysse revient...
A noter le relooking d'Ulysse par Riad Satouf. Personnage emblématique de Télérama, il donne son avis sur les films depuis 1963. S'attaquer à une mascotte aussi emblématique, c'est comme s'attaquer au logo de la vache qui rit.
Ci-dessus, quelques recherches non retenues...
"J’ai proposé plein de têtes différentes, j’avais même imaginé d’en faire une fille. Et puis finalement j’ai gardé sa mèche, son petit côté rebelle, Tintin mâtiné de rockabilly" raconte Riad Satouf.
Pour mémo, voici un petit historique...
En 2011 :
En 2000 :
En 1980 :
En 1963 :
Pour terminer sur le sujet, il faut égallement noter la nouvelle version du site internet telerama.fr. Pour ceux qui veulent approfondir le sujet, voici un entretien avec Emmanuelle Delapierre ( Présidente du directoire ) et Fabienne Pascaud (Directrice de la rédaction) de Télérama
[dailymotion width="450" height="336"]http://www.dailymotion.com/video/xpprs0_emmanuelle-delapierre-presidente-du-directoire-et-fabienne-pascaud-directrice-de-la-redaction-de-tel_tech[/dailymotion]
Cher Paul Coffe.
J’ai été un peu long pour vous répondre. Vos critiques étaient justes.
Il n’a pas été facile de faire bouger une institution aussi prestigieuse que le « Nouvel Observateur. Je pense que la mission est accomplie depuis jeudi dernier avec la nouvelle formule de l' »Obs » ! C’est la preuve que le papier n’est pas mort mais il faut se battre tous les jours !
C’est une nouvelle aventure excitante dixit Jean Daniel !
Cordialement !
Serge Ricco
il ne s’agit pas d’en mettre plein la vue pour qu’un travail graphique soit réussi, mais au contraire faire des choix intelligents, justes et appropriées, ce qui est à l’œuvre ici.
la nouvelle version gagne en aération, en dynamisme et en lisibilité — ce qui n’était pas vraiment le cas avant (les comparaisons sont d’ailleurs criantes de vérité).
c’est une maquette réussie, sobre et élégante, avec beaucoup d’astuces graphiques et de déclinaisons possibles, visibles sur le long terme — encore faut-il avoir un œil un peu exercé pour s’en apercevoir —, qui remplit parfaitement son rôle.
Waldeck le synthétise très bien:
«- »… on peut principalement regretter la perte des grosses lettrines colorées, le seul élément un peu funky et coloré ! »
Justement , il était de salubrité publique de passer à la trappe cette facétie prétentieuse des « latrines » colorées qui occultaient une partie du texte pour satisfaire à la tyrannie du design .
Marre de cette bouffissure plouc , il y a d’autres moyens pour nous éblouir !»
Si il devait y avoir un nom d’auteur pour cet article, ce serait « l’agence Graphéine ».
Après, au sein de Graphéine, il a été rédigé par Mathias Rabiot, mais toujours au nom de la structure !
Bonjour,
qui est l’auteur de cet article s’il vous plait ? (j’en ai besoin pour citer mes sources)
Dans tous les cas, on est loin du débat initial, et de la question indirectement soulevée : Comment peut-on sauver la presse ? … est-ce par de l’audace ? … quel rôle peut jouer le designer graphique ?
Cher Ad Min
En bon anglais que je suis la première chose que j’ai eu envie de vous dire est » please mind your own business my dear »!Je suis désolé d’avoir posté un commentaire injuste et maladroit à l’encontre de Serge Ricco et je lui présente encore mes plus plates excuses.En grand professionnel qu’il est il a répondu avec courtoisie,classe et intelligence.Quant à vous,sorry my dear,point de courtoisie ni de classe…et puis ce mépris pour les septuagénaires, peut être est-ce vous qui devriez postuler à LeaderPrice.Allez,sans rancune,vous voyez parfois on se laisse aller.
Cordialement,Paul
C’est sous le pseudo d’Ad Min que je vais me cacher pour essayer de mettre à plat les choses. D’un point de vue informatique, aucun indice ne peut laisser supposer que Georges Kaplan est Serge Ricco.
Quant à Paul Coffe… mis à part être un septuagénaire travaillant pour Leader Price, peut-être pourriez-vous décliner votre vraie identité ?
Cordialement, Ad Min.
Cher Serge Ricco,
Je ne voulais pas vous froisser mais il m’a semblé que vous vous laissiez aller à une critique un peu acide et sous votre pseudo.Si vous me permettez,j’ai toujours trouvé votre travail à Télérama absolument époustouflant et c’est pour votre créativité magnifique que je m’empressais de l’acheter.Il me semble que vous avez un peu perdu cette liberté de création depuis que vous travaillez au NO.Votre travail me parait moins inspiré et plus convenu mais peut être est- ce la faute au journal lui même,dommage.
Et pourtant Devos était un grand artiste,une âme magnifique.
Cordialement,Paul
Cher Paul Coffe,
je suis désolé, mais ce George Kaplan n’est pas moi. Je ne signe que les visuels de couvertures de ce nom emprunté à Hitchcock. C’est vrai ce n’est pas très original aujourd’hui, je le confesse.
Avant de dénoncer, faites un minimum d’enquête, cela vous éviterez d’écrire un commentaire inexact. C’est une leçon de base du journalisme. Si j’avais à faire la moindre critique je le ferai de mon nom, soyez en certain ! En plus je ne suis pas fan de Devos.
Cordialement
Serge Ricco
George Kaplan est Serge Ricco ,l’ancien DA de Télérama.Pourquoi ne pas signer de votre nom?L’absence de modestie est aussi (très) critiquable vous ne trouvez pas?Ce n’est pas très gentil de flinguer votre successeur à Télérama!
Merci pour cet article.
Je suis d’accord avec Karl, plus que de la timidité, c’est un véritable appauvrissement ! Sans parler de goût, il manque le principal, l’impact ! Tout est délayé. Même remarque pour le site, certes très propre et très soigné, mais à l’image d’un cancre copiant sur son voisin, reproduit les travers des sites de presse interminables et monolithiques.
Difficile de comprendre ce décalage visuel entre leur volonté éditoriale de toucher un public plus jeune et le résultat graphique insipide obtenu.
La solution était peut-être dans le footer de leur site web. Ce bandeau noir transparent rapportant la structure et le contraste perdu.
« Je connais un critique qui est en même temps auteur… ce qui le met en tant qu’auteur dans une situation critique ! »
de Raymond Devos
Surtout quand son travail est (très) critiquable…
Je crains malheureusement que la presse en général perd des lecteurs.
Ce qui ne va pas arranger l’audace et la création graphique. Télérama est un bon exemple à analyser. Il me semble que nous entrons dans l’ère du no logo et de la no maquette. Le choix soit-disant branché et jeune de la typographie et de la mise en page se retrouve à l’arrivée sans personnalité et goût. On a l’impression que la conception standardisée des sites internet a tout dévasté sur son passage. Il est où le plaisir de lire des articles, de découvrir des photos, d’apprécier des illustrations ? On commence à craindre la prochaine fois !
A noter : le nom de domaine TELERAMA.tv est à vendre ^^
-« … on peut principalement regretter la perte des grosses lettrines colorées, le seul élément un peu funky et coloré ! »
Justement , il était de salubrité publique de passer à la trappe cette facétie prétentieuse des « latrines » colorées qui occultaient une partie du texte pour satisfaire à la tyrannie du design .
Marre de cette bouffissure plouc , il y a d’autres moyens pour nous éblouir !
Non moi aussi je ne trouve pas le Ulysse de Riad fort génial !
Par contre ça aurait été marrant d’imaginer pleins de « Ulysses » différent… des gros, des maigres, des filles, des jeunes, des vieux… ça aurait pu donner une information supplémentaire… Un bébé qui sourit = super film pour enfants… un vieux qui pleur = retraité s’abstenir…
Pour ma part, mon plus beau souvenir de Telerama, c’est la couverture jaune avec le portrait de Woody Allen… 3 traits pour cerner la personnalité tordue de ce génie…
Pas convaincu par Satouf.
très bonne critique !
Chacun son opinion.
Perso je trouve çà vraiment dommage d’en arriver là pour un changement si important !
C’est vrais que la com de Serge Ricco çà déchirer !!!
C’est toujours comme ça. Au début ça choque, puis après on s’habitue.
En voyant la grosse étiquette « Nouvelle Formule » je m’attendais à quelque chose de révolutionnaire, de futuriste, d’avant-gardiste… mais non.
En tous cas votre article démontre bien que leur maquette n’est franchement pas géniale en comparaison d’avant… c’était hyper chouette avec les grosses lettres et les couleurs… j’ai l’impression qu’on est dans une époque où il y a une prime à ceux et celles qui ne prennent pas de risque… c’est triste…
Pas vraiment d’avis…