J’ai douze ans. Je suis graphiste, ou bien designer, ou bien chef d’entreprise ou bien freelance ?
Je ne sais plus trop. Ce qui est certain c’est que j’ai douze ans d’expérience.
Cet article s'inscrit dans une série d’articles sur le métier de designer. Nous vous invitons d'ailleurs à lire Designer mode d'emploi n°1 et n°2 avant de lire celui-ci ! En effet, même si l’objectif est d’aborder sans tabous, de manière bordélique, subjective et non exhaustive les contours de ce métier, certains passages font référence aux précédents articles !
Je rappelle en préambule que si j'écris ces articles, c'est parce que j’ai une mauvaise mémoire, et que je refais souvent les mêmes erreurs. Fixer ces conseils noir sur blanc est la meilleure façon que j'ai trouvé pour m'en souvenir, pour m'en convaincre ! Et qui sait… peut-être cela vous aidera aussi !
Dans ce troisième mode d'emploi, nous allons aborder les aspects "politiques" du Design, et plus particulièrement celle du Design graphique. Quelle reconnaissance par les pouvoirs publics? Quelle place a-t-il dans l'économie ? Comment fonctionnent les appels d'offres ?
Il y a peu, nous vous faisions part de notre fierté de recevoir le Label Observeur du Design 2014 pour notre projet d'identité visuelle de l'Observatoire de la Biodiverité en Rhône-Alpes.
Malgré notre fierté de recevoir ce label, et d'être présenté dans une grande exposition à la Cité des Sciences sur le Design, nous ne pouvons nous empêcher de pousser un coup de gueule pour déplorer le manque de représentation du design graphique, du design interactif, et de bien d'autres formes de design (design textile, design d'espace, sound design, game-design...) au sein de cette manifestation qui se veut faire le porte-voix du Design en France.
En effet, seulement deux projets de design graphique y sont représentés, parmi plus de 160 projets de design produits, ou de design industriel.
Comment expliquer cette faible représentation dans l'un des rares événements faisant la promotion du "Design" avec un grand "D" en France.
Commençons par une petite équation. Les rares statistiques disponibles évaluent la population des designers toutes disciplines confondues à environ 30 000 (cf: rapport_complet_economie_du_design.pdf ). D'après ces études, le design produit représente 26% des effectifs, 16% pour le design d'espace et 16% pour le design graphique. Nous serions tentés de penser que 16% de 30 000 designers nous indiquerait le nombre de designers graphiques en France, or j'ai du mal à concevoir qu'il n'y ait que 4800 graphistes au pays de Cassandre.
Une autre source, la Maison des Artistes, nous indiquerait 18 367 graphistes inscrits en 2012 à son régime social.
On constate que la population des designers graphique est extrêmement difficile à identifier. En effet, elle exerce son activité sous différents statuts d’emploi (salarié, indépendant, intermittence). L'estimation retenue au niveau ministériel est d'environ 44 000 designers graphiques en France (19 000 artistes auteurs (MDA et Agessa)+ 20 000 salariés du secteur commercial).
Dès lors, comment peut-on omettre 39 200 designers graphiques dans une étude nationale sur l'Économie du design ?
Assurément en ne considérant pas le "graphisme" comme un champ du design !
Il faut bien avouer les activités créatives sont peu considérées en France. Bon nombre de personnes partagent l'idée que la France ne serait pas culturellement porteuse d'une "pensée design", que notre pays aurait tendance à préférer les filières d'ingénieurs, à celles de designers. C'est historiquement probable, et assurément regrettable.
Mais j'aurais envie de m'attarder sur la signification culturelle du mot "Design" dans la vie quotidienne. Par défaut le mot design signifie le "design produit", la conception d'objets produits industriellement. Dès que l'on sort de ce champ d'activité, le terme design se voit affublé d'un qualificatif pour en préciser la teneur ( Design graphique, design textile ...). S'installe alors une dimension hiérarchique. Il y a le "Design" avec un grand "D", et puis le "design de..." avec une petit "d" !.
Le prix de l'Observeur du Design est la parfaite traduction de cette dimension hiérarchique.
165 projets labellisés, dont seulement deux de design graphique, alors même que la France compte probablement 2 fois plus de designers graphiques que de designers produit, c'est assez révoltant !
Alors, coupons la tête aux idées reçues, et rendons au mot "Design" ses lettres de noblesse en le partageant équitablement entre toutes les disciplines du design.
Profitant de notre présence à la remise des prix et au vernissage de l'exposition, j'en ai profité pour faire part des remarques précédemment énoncées dans cet article à Anne Marie Boutin, la présidente de l'Observeur du Design. Cette dernière venait de terminer une interview où elle répondait à la question "Comment voyez-vous l'Observeur du Design dans 30 ans ?" en mettant en avant la place que devra prendre le design graphique et le design interactif dans le futur.
J'en ai donc profité pour relever cette promesse, et essayer de comprendre pourquoi ne pas exécuter ce souhait dès aujourd'hui ! Sa réponse est malheureusement très politique. Lors de la création de l'APCI, il existait le SNG - Syndicat National des Graphistes qui était lui en charge de faire la promotion de cette filière. Entre temps, le SNG a disparu, l'Alliance Française des Designers n'a pas (encore) su prendre cette place, et l'APCI n'a visiblement pas la mission, les compétences et les moyens de prendre tous les champs du design sous son aile. Dès lors, aucune raison de partager équitablement ce terme de "design"... et la présence de notre projet d'identité visuelle est probablement la caution morale à ce système bancal.
J'ai bien conscience de cracher un peu dans la soupe, mais "qui n'aime pas ne critique pas" !.
En guise de droit de réponse, je laisse ci-dessous l'éditorial de Mme Boutin. Je serais évidemment ravi de vous faire part de leur éventuelle réponse, si d'aventure c'était le cas.
L’Observeur du design est une vitrine du design en France et à l’international. Il couvre un large panel de secteurs d’activités. Tous connaissent la crise mais s’en sortent pour la plupart grâce au design. Et les études le montrent : les entreprises qui ont intégré le design sont plus innovantes, la croissance de leur chiffre d’affaires plus rapide, ainsi que leur développement à l’export. D’ailleurs, les entreprises de tous secteurs et de toutes tailles, présentes dans l’Observeur du design et Étoilées depuis plus de 15 ans le confirment.
On constate aujourd’hui que de plus en plus d’entreprises placent le design au niveau stratégique. Que certaines filières menacées revisitent avec des designers leur savoir-faire traditionnel grâce à de nouveaux matériaux ou de nouvelles technologies. Et nous voyons des entreprises sous-traitantes qui créent des lignes de produits propres. Ainsi les entreprises sont nombreuses maintenant à quitter l’espace connu de leur marché, où la compétition peut devenir redoutable et stérile à long terme pour explorer de nouveaux terrains avec des innovations de rupture ou s’intéresser à des besoins émergents.
Cette année, l’Observeur du design 2014 offre une sélection de 165 réalisations innovantes placées en 12 catégories de formes exprimant ce que le design apporte comme bénéfices, la manière dont il aborde certaines problématiques, la nature des formes qu’il met en oeuvre. Toutes ces réalisations apportent un bel échantillon de ce qu’est le design, de ses champs d’intervention et de sa place face aux enjeux sociaux et économiques. Ces créations témoignent également de la qualité de nos designers issus d’écoles internationalement reconnues. Après plus de 50 présentations à l’étranger, l’Observeur du design est reconnu à l’international comme représentatif de la conception française du design, au point que des entreprises étrangères viennent régulièrement y faire reconnaître qu’ils partagent cette conception d’un « design de l’art de vivre ».
[/toggle]Au passage, le projet de Centre National du Design, initié par le précédent gouvernement est bien enterré, on le savait depuis des mois, mais le sourire crispé de Mme Boutin, nous laisse percevoir son désarroi. Vraisemblablement, l'APCI attendait beaucoup de ce projet, et ils avaient même été jusqu'à préfigurer une magnifique identité visuelle pour ce projet avec nos confrères du studio Cheval Vert.
Malgré cela, je suis convaincu de la nécessité d'avoir un véritable lieu dédié au Design en France. L’absence de ce(s) lieu(x) dédié(s) au Design rend impossible une véritable connaissance de ses formes multiples, de son histoire et de son rôle social, environnemental et économique. Le Centre international du graphisme devrait ouvrir ses portes en 2015, pour le design graphique c'est assurément une bonne chose. Mais Chaumont accueille probablement 0,01% des designers graphiques français, alors que Paris, Marseilles ou Lyon représentent à eux seuls plus des 3/4. Un lieu emblématique à Paris ne me semblerait pas aberrant !
Pourtant, le Centre Georges Pompidou et le Musée des arts décoratifs ont théoriquement le "Design" dans leurs prérogatives... mais comme le relève très bien Vincent Perrotet "on peut aussi se demander pourquoi, dans les collections du centre Pompidou, il n’y a aucune acquisition en design graphique"…
Nous suivrons donc avec attention les débats actuellement en cours entre le ministère de la Communication, et celui du redressement productif visant à concevoir une véritable politique du Design en France. Par exemple, la question des appels d'offres non rémunérés fait partie des sujets abordés (...vaste programme !).
Donc si à ce stade, l'intention semble bonne, les volontés mobilisées, nous vous invitons à suivre ces sujets (ex: 2eme Rendez-vous du Design ) et surtout à rester vigilants aux effets de manches !
Quand j'entends le mot "code des marchés publics", je ne sais pas pourquoi je pense à ces lignes de code en vert et rouge sur fond noir que seuls nos confrères développeurs sont capables de comprendre.
C'est donc un mot qui fait peur. La réalité n'est pas loin non plus.
Si l'appel d'offres est l'outil indispensable pour garantir l'égalité d'accès à la commande publique, il participe évidemment aussi à en garantir l'intégrité, et plus théoriquement le meilleur rapport qualité-prix.
En guise de rappel, le décret du 9 décembre 2011 avait modifié le seuil en deçà duquel les acheteurs publics peuvent déroger aux obligations de publicité et de mise en concurrence. Il était passé de 4000 à 15000 € HT. Quel soulagement à l'époque !
Vous imaginez, devoir "décoder" 50 pages de règlement de consultation et produire autant de paperasse en retour pour faire l'affiche d'une fête de quartier ! Un enfer.
Pour autant, 3 ans après, la situation n'a pas vraiment changé. Je ne sais pas pour vous, mais la plupart des institutions publiques avec lesquels on a pu travailler sont toujours soumises à ce seuil de 4000€, simplement parce que leur réglementation "interne" n'a pas encore été revue. Probablement attendait-elle la validation définitive du Conseil d'État qui a eu lieu en mai 2013.
En attendant, la réelle application de ce seuil de 15 000€ qui laisserait au "designer graphique" un espace d'expression confortable, le seuil de 4000€ a eu un effet déplorable. Probablement, ne sommes-nous pas les seuls "prisonniers" de ce carcan psychologique, mais force est de constater deux cas de figure pervers auxquels nous sommes fréquemment confrontés chez Graphéine :
- Votre commanditaire vous propose de travailler sur "tel projet" à condition que cela rentre dans l'enveloppe fatidique de 4000€. Malheureusement, vous savez que ce le projet devrait réellement coûter 5000€, mais vous préférez vous asseoir sur 1000€ et faire le projet quand même. Les plus malhonnêtes bâcleront le projet pour rentrer dans leurs frais. D'autres pratiqueront le retour de politesse, la fois suivante, en facturant 4000€ un projet qui en vaut 3000€. Dans la pratique, cela se traduit par une forte représentativité des factures à 3950€ dans notre comptabilité ! C'est absurde. Contraire à une relation saine et équitable entre un commanditaire et son prestataire.
- L'autre cas de figure absurde, c'est le service communication qui sait très bien que la prestation attendue vaut 8000€, et qui vous demande de faire 2 factures de 4000€, si possible avec des intitulés différents. Si notre commanditaire cherche juste à s'arranger d'une situation absurde, il en résulte un léger parfum d'illégalité... le sentiment que l'on peut toujours "magouiller" quand même... alors que c'est juste légal de pouvoir passer une commande inférieure à 15 000€ de grè à grè !
Si le concept d'appel d'offres reste évidemment vertueux pour les marchés supérieurs à 15 000 €, dans la pratique c'est quand même loin d'être parfait. À vrai dire, je suis probablement bien jeune et innocent. ( Je le rappelle en préambule, j'ai douze ans ! ). Pendant un an, j'ai embauché quelqu'un, une journée par semaine, pour répondre aux appels d'offres, seulement ceux ne demandant pas d'esquisses finalisées. À raison d'un dossier par semaine, on a soumis environ 40 dossiers. On en a remporté deux, ce qui porte notre taux de réussite à 1 sur 20... Whaoooo... super motivant.
De cette expérience, on a cependant acquis une bonne expérience. Voici plusieurs profils que nous avons identifiés.
Il y a les appels d'offres truqués, où le commanditaire sait d'avance avec quel copain il veut travailler. L'exemple le plus odieux, nous ne l'avons pas vécu directement, mais un confrère illustrateur qui avait réalisé l'affiche d'un événement l'an passé ( affiche magnifique au passage ) s'est vu invité à proposer une image dans la continuité cette année. L'événement en question se passait dans une grande ville du département voisin au sien. Il s'agissait d'un appel d'offres, et il ne fut pas retenu. A priori, rien de dramatique, c'était le jeu. Sauf que quelques mois après, lorsque l'affiche sort, il découvre un véritable plagiat, réalisé par une mauvaise et peu scrupuleuse agence locale. Son avocat est intervenu, et l'histoire s'est soldée par un chèque de la part du commanditaire reconnaissant par la même occasion le plagiat volontairement demandée à cette agence locale. En s'évitant un long procès, qui aurait fait tache en cette période électorale, le commanditaire n'a pas eu à s'expliquer de sa relation avec cette agence locale ! Copinage ? le doute subsiste fortement...
Il y a les appels d'offres "déclarés sans suites", ceux où vous avez parfois plusieurs dizaines de prestataires qui passent plusieurs jours à monter un dossier, établir un chiffrage, et qui servent juste au commanditaire à se faire une idée de ce qu'il cherche... "Tu crois qu'il faudrait faire quoi ? " - "Euh, je sais pas trop, lance un appel d'offres, il y a, bien quelqu'un proposera, une bonne réponse... "
Il y a les appels d'offres "70% la note technique - 30 % le prix". Sauf que la note technique c'est le monarque ( le maire, le directeur de cabinet, ...) qui là donne. Et le monarque, c'est bien connu, il n'aime pas le rouge.
Il y a les appels d'offres "30% la note technique - 70 % le prix". Dans ce genre de cas, vous trouverez toujours un prestataire moins cher que vous pour faire une offre à 10 000€ quand un travail de qualité standard en vaut le double. Je ne parle même pas d'envisager un travail de qualité ambitieuse. À vrai dire, c'est la réponse la plus fréquemment entendue.
Enfin, la star des appels d'offres, le non-rémunéré ou peu-rémunéré ( Ex: "200€ de dédommagement pour faire une identité visuelle !!! ). C'est pour cela qu'il faut dire non aux appels d'offre non indemnisés !
Tellement de choses à dire, qu'on pourrait écrire un bouquin. Tout le monde en a entendu parler. Télérama à écrit des articles, nous avons écrit un billet polémique sur l'affiche de la fête des Lumières à Lyon dénonçant la médiocre qualité des images produites dans de telles conditions, bref...
Il ne reste qu'une seule chose à faire: "Ne rien lâcher !"
À l'heure actuelle, l'action citoyenne la plus efficace que j'ai pu rencontrer, c'est ce "collectif de 200 signataires" autogéré. À vrai dire, je ne sais même pas exactement qui est derrière le masque de cette initiative, mais j'applaudis. On y retrouve une bonne majorité des plus éminents confrères, et ça fait du bien de ne plus se sentir seul dans la "luchappel-d'offres" !
Le principe est simple, mais musclé. En s'inscrivant à « info-appeldoffre(arobase)gmx.fr » en envoyant vos coordonnées ( Nom, prénom, Studio, Adresse, Tél, Email…), vous serez invités à dénoncer les appels d'offres non-rémunérés ( ou peu-rémunérés ), idéalement à rédiger une lettre de refus qui sera alors soumise aux signataires. Ceux qui le souhaitent peuvent se retirer ponctuellement de la liste des signataires, mais c'est le principe de l'opt-in, de base vous êtes considérés comme signataire, c'est là la force du truc. Le courrier est ensuite envoyé au commanditaire public peu scrupuleux. Les réponses sont ensuite partagées. Il arrive que des commanditaires sortent KO du ring, d'autres fois, les réponses sont juste désopilantes de mauvaise foi...
Ils s'attaquent aussi au fléau moins connu du mécénat de compétence, comme pour cette identité visuelle du Petit Palais offerte par Mr Apeloig gratuitement pour une valeur 87 000 €… gratuitement… mais pas tant que ça, puisqu'il s'agit de mécénat de compétence, un forme de don fiscalement déductible à hauteur de 60% ! Donc gratuit… mais pas trop… et surtout très opaque…
Plus de détails sur le sujet dans ce courrier.
Autre façon d'agir plus conventionnelle, mais néanmoins nécessaire, la pétition la pétition www.partager-le-regard.info.
Petit détour poético-politique, si d'aventure vous essayer de rédiger une lettre de non motivation pour un appel d'offres, je vous invite à consulter le recueil de Julien Prévieux... un modèle d'absurdités autant qu'un geste politique !
Sur cette question des appels d'offres, notre ministre de la culture (et de la communication !) s'est exprimée le 13 janvier dernier, pour l'ouverture de la saison "Graphisme en France". Aurélie Filippetti montre une bonne compréhension des enjeux et apporte de premières solutions concrètes : la constitution d’une Charte Haute Qualité Design, l’édition d'un guide de la commande de design graphique et la diffusion d’une « circulaire aux dirigeants des établissements » pour que les bonnes pratiques puissent « s’étendre à l’ensemble des commanditaires publics. »
[ Applaudissements ]Au début, on est un peu sonné.
Qu'est-ce qu'il se passe là-haut ?
Aurélie Filippetti se rendrait-elle en scooter chez Vincent Perrotet la nuit ?
Petit 1 : Soyons simplement optimistes, c'est un bon début. Ne boudons pas la lune de miel.
Petit 2 : Soyons réalistes. C'est Pierre Moscovici qui ferait mieux de prendre son scooter pour se rendre la nuit chez Vincent Perrotet. Déjà, simplement parce que grâce à Mme Taubira, il a le droit maintenant (Chapeau l'artiste au passage ! ), ensuite et surtout, parce que c'est lui qui fait le code "<h1>des marché publics</h1>".
Aurélie aura beau prendre sa plus jolie plume pour dire "les appels d'offres non rémunérés c'est pas bien" sa parole ne fera pas acte de loi ! Seule une modification explicite du texte législatif peut permettre un réel changement sur cette question.
À bon entendeur.
Votez pour moi.
Pour le prochain article, je tâcherai de me pencher sur la question existentielle "Comment trouver des idées !".
En attendant, pour patienter, vous pouvez toujours lire notre série sur "les grands noms du Design graphique".
A LIRE AUSSI :
"Designer Mode d'emploi n°1"
"Designer Mode d'emploi n°2"
Salut !
1 sur 20 ? tu pouvais faire un dé icosaèdre a 20 faces (de son petit nom « d20 » pour les rolistes), avec 3 dés a 6 faces (3d6 je traduis) tu n’avais aucune chance de faire 1, ni 2, et même pas 20 (3×6=…?)
Coucou aux rôlistes de l’insa en passant !
Tres bons articles, j’ai du lire un tiers du site aujourd’hui, l’affiche des lumieres est hilarante !
Je designer de formation (donc produit !!) et de services aujourd’hui (donc design de…). Selon moi la fameuse discipline sous-entendue dans « Design » est le design mobilier, le design d’édition bien cher et bien élitiste ! Si déjà on entendait design produit quand on dit Design, ce serai pas mal, ça ouvrirait la porte pour la compréhension de tous les autres champs du design !
Et puis, pour l’histoire du décompte, peut-être y a-t-il confusion entre designer graphique et graphiste tout court. D’ailleurs, c’est quoi la différence ? Même en tant que professionnelle forcément concernée par le sujet (oui, le design de services se matérialise rarement par un produit mais bien plus par une interface), j’ai du mal à l’expliquer !
@Vincent : Merci pour l’info sur le bouquin de Ruedi Baur. J’étais passé à côté de sa sortie.
Sinon, vous avez raison que nous n’abordons pas cet aspect-là… il y aurait beaucoup à dire sur la pauvreté des signes « publics »… et sur la responsabilité du designer en la matière. Je le note pour une prochaine fois. :-)
Quand à l’ingénieur/designer qui suggére d’enlever le graphisme du champ du design, il ne fait que démontrer qu’à ce degré de condescendance il n’y a rien à y faire …LUI!!!!
Il y a aussi historiquement une grande réticence des designers graphiques à s’approprier le mot…design!!!.(les méthodes et les engagements qui vont avec) lui préférant celui de graphiste qui rapproche souvent tout ce petit monde du statut de l’auteur et …de la maison des artistes!
Mais c’est vrai la question est entière…qui de la poule ou de l’oeuf?
Très intéressant…mais dans la série « design et politique », je m’attendais à lire des choses sur le rôle « politique » du design graphique (cf Rudi Baur, avec son excellent bouquin « Face au branding territorial », qui traite de la misère symbolique des logos des collectivités et administration). Pour une prochaine fois ?
Le monde du design nécessite un grand savoir faire en la matière pour que sa réalisation soit après une réussite
Merci pour cet article, très instructif !
Je ne réagis quasiment jamais de vif commentaire sur un article.
Mais en tant qu’étudiante auto-entrepreneur dans le « Design » graphique, je dois avouer que nous avons que trop souvent affaire à « la star » des appels d’offres, ce qui ne devrait pas avoir lieu. Ne parlons pas de l’aspect relationnel qui tente de rentrer en compte dans la sacro-sainte négociation des prix. Ce n’est pas parce qu’on est passionnés par notre travail qu’il ne doit pas se compter en heures. Est-ce que ça nous viendrait à l’idée de demander à un ami passionné d’automobile qui bosse en garage de nous offrir une voiture? (ou à un ami maçon de nous offrir une maison : http://monmacon.tumblr.com)
La vérité, (et le fond du problème) c’est que le graphisme est trop souvent confondu avec un marché de l’art : tout fonctionne sur un système de reconnaissance spéculatrice. Vous pouvez vous permettre de tels articles car vous avez atteint un certain seuil de notoriété. Mais à vos débuts, vous avez bien dû malheureusement et comme beaucoup d’entre nous, je pense, vous soumettre à ce système d’exploitation que vous ne cautionnez pas (et que je ne cautionne pas non plus) pour accéder au niveau supérieur et à des clients plus respectueux de votre travail.
Quoi qu’il en soit, je m’inscris de ce pas à la milice anti-appels d’offres foireux. Ça paraît un peu utopique de résoudre ce problème de fond à notre échelle mais il y a un début à tout.
Que dire?
MERCI !!!
et aussi…enfin ! Quelqu’un défend ce métier avec des arguments tellement justes, et avec courage et probité.
Je suis designer (produit et graphique) de formation. Ne fais plus de produit depuis bien longtemps, « seulement » du graphisme. Un collègue et ami ingénieur-designer produit avec lequel je débat sur cette question, est d’avis d’enlever le graphisme du champ du design. Donc merci de m’aider dans mes discussions avec lui.