À première vue, le métier de designer graphique semble rarement associé au continent africain. Question de culture et d’histoire. L'importance de la tradition orale, ainsi que la domination récente des langues européennes par le colonialisme, ont conduit à l'idée très répandue que les langues africaines dans leur ensemble n'avaient pas de formes écrites ou que celles-ci n'avaient été conçues que très récemment.
Nous avons pris pour habitude de marquer l'origine du design graphique avec la découverte du procédé d'impression de Gutenberg au XVe siècle. Or, faute d'imprimerie et de structures industrielles suffisantes, les supports imprimés ne se sont jamais réellement développés en Afrique. Par conséquent, c'est l'alphabet Roman et avec lui tout le graphisme occidental qui s'est répandu dans les métropoles africaines à travers la publicité.
Des symboles Adinkra du Ghana qui datent de plusieurs siècles, aux décorations géométriques peintes sur les murs des maisons par les femmes d'Afrique du Sud, en passant par les alphabets dessinés au début du XXe siècle en Guinée, sans oublier les motifs des pagnes wax portés en Afrique de l'Ouest, le continent africain regorge pourtant de systèmes d'écriture et de design qui lui sont propres. Une nouvelle génération est en train de reprendre corps avec son héritage graphique africain sous l'impulsion d'un certain Saki Mafundikwa, dont nous avions évoqué la conférence TED à l'occasion de la playlist "Say Africa".
En 1997, Saki Mafundikwa quitte une brillante carrière de designer à New York et revient dans son Zimbabwe natal pour ouvrir la première école de design graphique et nouveaux médias du pays, la ZIVA (Zimbabwe Institute of Vigital Arts). Comme le souligne sans ambiguïté le slogan "Evolve or die" en page d'accueil du site de l'école, son ambition n'est ni plus ni moins que d'initier une "renaissance africaine". Comme il le raconte en détails dans son ouvrage Afrikan alphabets (consultez sa conférence TED, sur l'ingéniosité et l'élégance des caractères africains anciens), le continent africain regorge de systèmes d'écritures alphabétiques, syllabiques, hiéroglyphes, idéogrammes, très anciens ou plus récents.
On sait mieux on où va quand on sait d'où on vient. C'est surement avec ce dicton en tête que le designer zimbabwéen a traversé l'Afrique d'Est en Ouest à la recherche de ces écritures. Il a ainsi suivi les pas de la diaspora africaine au-delà de l'Atlantique, à Cuba et en Amérique du Sud. Certains alphabets qu'il a retranscrits sont très anciens comme le tifinagh des touaregs.
Ci-dessus : Couverture de l'ouvrage Afrikan alphabets et création graphique de l'album de musique "Proud to be afrikan" par Saki Mafundikwa.
Ci-dessus : Page d'accueil du site de l'école ZIVA fondée par Saki Mafundikwa
Pour en apprendre d'avantage sur Mafundikwa et sa pratique de la typographie, vous pouvez consulter cette interview du designer sur le site Another Africa (interview en anglais).
Petit extrait choisi :
"Je vois les alphabets africains comme une bouffée d'air frais qui peut sauver l'alphabet romain des caprices du style et des tendances. En tant que typographe, et surtout en tant que designer, je suis dans le business de la création et de la "Beauté". [...] Les alphabets africains offrent une perspective et une alternative plus esthétique. Les dé-constructivistes ne se soucie pas de la «lisibilité», à la place, ils se soucient plus de la nature "expressive" de la typographie. Les alphabets africains chevauchent ces deux extrêmes confortablement."
Et quelques exemples d'alphabets tirés du livre Afrikan alphabets :
Le Tifinagh est une ancienne forme d'écriture berbère, utilisée par les Touaregs d'Algérie et de Libye, pour écrire la langue Tamasheq. À l'origine, cet alphabet comportait seulement les consonnes, les voyelles n'ayant été ajoutées que récemment. Les mots se suivent sans espace, et l'on peut les écrire aussi bien à la verticale qu'à l'horizontale. Les lettres géométriques permettent d'être gravées dans la pierre ou secrètement dessinées dans la paume d'une main. D'une région à l'autre l'écriture diffère légèrement, avec des caractères spécifiques. Le texte en exemple ci-dessous a été écrit par Aboubacar Allal, un orfèvre touareg du Niger que Mafundikwa a rencontré à New York.
À noter que le typographe français Pierre Di Sciullo a réalisé entre 1995 et 2003 quatre polices de caractères qui permettent de retranscrire le Tifinagh : l'Amanar.
Le Bambara du Mali aurait été transcrit par Woyo Couloubay vers 1930. Cette langue est parlée par plus de 3 millions de personnes au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Gambie, en Guinée, au Mali, en Mauritanie et au Sénégal.
Remontant au XVIIIe siècle, l'écriture Nsibidi serait à l'origine inventée par le peuple Ejagham. C'est un langage qui a été développé avant la société secrète des hommes Ekpe ou la société du Léopard. Les signes sont gravés sur les objets ou peints sur les vêtements utilisant la technique du bogolan (teinture à base de décoction de feuilles de bouleau, d'écorce de mpécou, de boue fermentée ainsi qu'un mélange de savon et de chlore).
Cet alphabet se lisant de gauche à droite, a été créé dans les années 30 par Wido Zobo au Libéria.
Répertorié en 1820 par Dualu Bukele à partir de signes utilisés par les anciens et différents pictogrammes utilisés lors de certains rituels, l'alphabet Vaï provient des régions du Libéria et de Sierra Leone. L’alphabet comprend 190 phonèmes (un phonème est la plus petite unité de son d'une langue parlée). Pour la petite histoire, les retranscriptions de la Bible et du Coran en écriture Vaï ont permit la diffusion/assimilation de nouvelles religions monothéistes à travers l'Afrique du Libéria, aujourd'hui pratiquées par environ 105 000 Vaï.
L'alphabet pictographique Ndélélé (ou Bantou) nous vient d'Afrique de l'Est et du Sud. Les femmes Ndébélé sont connues pour l'utiliser dans la décoration des murs de leurs maisons, mêlant habilement pictogrammes et motifs géométriques hauts-en couleurs. Leurs maisons, et leur culture par extension, sont aujourd'hui classées patrimoine culturel de l'Unesco.
Récemment ces différents « motifs » se sont retrouvés déclinés sur tous types d'objets contemporains ou ont été utilisés dans la création d'identités visuelles.
Ces objets sans but lucratif reflètent une volonté d'adapter des symboles attribués à une culture spécifique pour en faire une sorte de citation graphique sur de nouveaux supports contemporains.
Ci-dessus : Création de la ligne graphique d'une gamme de produits de beauté réalisée par la graphiste Cécile Johanet : "J'ai voulu creuser cette piste sur le plan graphique et j'ai proposé à une jeune entrepreneuse qui fabrique des cosmétiques naturels pour les cheveux et les peaux afro d'intégrer ces symboles dans l'identité visuelle de sa marque."
Difficile à dater, on a retrouvé certains de ces idéogrammes gravés sur des petits poids en or utilisés par les Ashanti, bien avant la colonisation.
Toujours utilisés de nos jours, ces signes sont associés à des proverbes, dictons, recommandations, qui constituent le propre de la culture du Ashanti. On retrouve ainsi des conseils sur l'éducation, le développement durable (comment utiliser les ressources naturelles à long terme), la politique avec l'idée de la définition de la démocratie ou encore le partage des richesses. Les symboles sont classés en fonction de ce à quoi leur forme graphique fait référence.
Au Ghana, Vodafone emprunte la culture locale en décorant ses boutiques et ses cartes sim de symboles Adinkra.
Ci-dessous, un post du compte Facebook de Vodafone Ghana qui invite les ghanéens à un quizz sur les Adinkras. Ce symbole ne vous fait-il pas curieusement penser au logotype de Carrefour ?
Aujourd'hui, les graphistes africains réadaptent ces symboles pour créer des logos d'entreprises locales. À l'inverse, les firmes internationales utilisent ces repères culturels comme habillage décoratifs de leurs produits, afin d'atteindre le marché local. Cette usurpation de symboles traditionnels par des multinationales n'est pas sans causer certaines résistances auprès des populations locales...
Dans les grandes villes et les petits villages du Ghana, certaines entreprises s'autorisent d'utiliser les murs privées pour leur propre publicité. Dans de nombreux cas, on promet vaguement aux habitants de petites sommes d'argent ou des téléphones mobiles gratuits.
L'espace public, autrefois aux communautés et aux familles, est maintenant privatisé par des logos qui modifient considérablement le paysage urbain.
C'est dans ce contexte que l'artiste Charlie Michael est intervenu. Il "re-pochoirise" une façade de maison avec une série de symboles Adinkra imitant la conception du logo Vodafone. Cette acte de subversion revendique la ré-appropriation de l'espace privé par l'habitant lui-même.
Re-Painting the Red, extrait du projet de Curio Kiosk, au Symposium Kumasi, Université Kwame Nkrumah des Sciences et de la Technologie, Kumasi, Ghana, Juillet 2009.
Ci-dessous : Logotypes de trois banques ghanéennes dont les emblèmes sont directement issus de la reprise de symboles Adinkra.
La diaspora directe (les Africains vivant hors de l'Afrique) et indirecte (afro descendants sur plusieurs générations) sont aussi les premiers à employer des idéogrammes Adrinka dans leur communication.
Aujourd'hui, Adrinka, Bantoun et autre sigles Ndélélé sont considérés comme des « pictos africains ». Depuis 2010 le site thenounproject.com collecte et classifie par thématiques les symboles de communication visuelle à la manière d'une banque d'images, auxquels participent des graphistes de plusieurs pays.
Impossible de parler de graphisme africain sans évoquer le wax. Cet autre système de langage visuel très prisé sur le continent décline motifs et imprimés selon la technique du wax (cire) sur des étoffes qui se mesurent en pagne (1 pagne équivaut à 1 yard de tissu = 0,9144 m. pour être précis).
À l'origine conçu et produit en Indonésie, le wax fut introduit au XXème siècle en Afrique via la célèbre entreprise hollandaise Vlisco. Ces pagnes ont très vite séduit les femmes africaines facilitant leur distribution à travers le continent. Rapidement, les motifs se sont adaptés aux us et coutumes africaines relatant l'histoire, la vie politique, les relations sociales, illustrant des proverbes, etc...
Il est quasiment impossible de savoir qui est à l'origine de tel ou tel motif. Par contre, les connaisseurs peuvent en général expliquer leur signification quand elle n'est pas explicite en elle-même. Les motifs mettent en scène les objets de la vie quotidienne, des symboles, des animaux ou encore des personnages célèbres, tout comme un chanteur, une icône religieuse (Jésus, Marie, prêtres, Saints) ou bien un président de la République (François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont eu le droit à un pagne à leur effigie).
Selon les régions, la signification des pagnes changent ; tel symbole ou animal peut signifier un proverbe dans un pays ou une qualité dans un autre. La compagnie Vlisco invite les connaisseurs du wax à raconter sur leur site participatif les histoires de certains pagnes aux origines et significations inconnues.
Pendant longtemps, les femmes du Bénin et du Togo faisaient commerce des pagnes sur les marchés. Profitant de l'engouement grandissant pour le wax certaines firent fortune, au point de pouvoir se permettre de circuler/s'exhiber en Mercedes, d'où leur surnom « mama benz ».
Ci-dessus : 1/ Roller skate. 2/ Motif inspiré par une publicité pour Korean Airlines, dans laquelle la silhouette d'un avion se détache sur le ciel et des branches d'arbres se déploient au dessus de la lune. 3/ Pompi togo. 4/ Obama tree. 5/ Myriam Makeba, chanteuse sud-africaine. 6/ Le chef de famille avec le bébé, un garçon dans le bras et ses frères et sœurs à ses pieds (3 filles en tuniques rouges, le garçon aîné debout à sa gauche). 7/ Détail d'un Pagne de Korean Airlines : Les hirondelles symbolisent la chance. Mais le motif symbolise aussi demander une faveur, comme la main d'une jeune femme Au Togo, le motif est aussi appelé « Air Afrique » car le tissus était utilisé pour les uniformes des hôtesses de Air Afrique. 8/ Bus de transports.
Le pagne est utilisé pour confectionner des vêtements portés à toutes sortes d'occasion ou au quotidien. Certains, surtout les jeunes, penchent plus pour des vêtements de style international/occidental (jean/t-shirt, etc) mais à chaque occasion importante, ils ressortent leurs habits en wax. Lors d'un mariage ou de funérailles, la famille invitante décide du motif qui sera utilisé et les invités sont censés se procurer le pagne pour se faire confectionner une tenue sur-mesure aux couleurs de la cérémonie.
Les couturiers font preuve de grande habileté pour confectionner des robes, costumes, tuniques, ensembles, pantalons, etc. C'est sans doute pour cette raison qu'on trouve en Afrique de l'Ouest un couturier à chaque carrefour !
Le wax commence à intéresser également les designers hors d'Afrique et on voit apparaître ces motifs sur les meubles, maroquinerie, chaussures, bijoux et objets du quotidien (voiture, coque de portable, etc).
Ci-dessus : Collection "so wax chateau rouge" de Merci.
Ci-dessus : En clin d'oeil, l'association Les couleurs du Pont de Flandres a produit la réalisation d'une grande fresque murale avec des motifs wax le long de la rue de Cambrai, dans le 19e à Paris. Cette fresque a été réalisée dans le cadre de l'inauguration de la nouvelle station RER, Rosa Parks.
Ci-dessous : Les chaussures Panafrica, nouvelle marque de chaussures françaises engagée et solidaire, à base de wax.
Ces motifs sont d'une grande richesse de par leur signification, leur couleur, leur graphisme, et sont en constante évolution puisqu'ils intègrent des éléments de la société contemporaine tels qu'ils apparaissent dans la vie quotidienne africaine. Les pagnes avec des téléphones portables existent depuis une dizaine d'années comme celui avec des ventilateurs ou des ordinateurs portables.
Il y a tout juste un an le Vitra Design Museum a consacré une exposition foisonnante sur les pratiques artistiques contemporaines en Afrique : Making Africa – A continent of Contemporary Design. Dans cette exposition audacieuse, artistes, designers, chercheurs et intellectuels démontrent que l’Afrique est de nouveau une terre d'innovation.
En 2050, un quart de la population mondiale vivra en Afrique. C’est la région la plus dynamique au monde en matière de croissance et de téléphonie mobile. Limités aux usages des technologies il y a encore peu de temps, les Africains rejoignent aujourd'hui les acteurs de la révolution numérique.
Cette exposition a participé à renouveler le regard sur le design contemporain en Afrique. Loin d’être cantonnée à des productions artisanales pour attentes exotiques, l’Afrique se fait espace d’expérimentation des nouvelles approches et solutions employées dans le monde entier.
Ci-dessus : Exemples d'oeuvres exposées au Vitra Design Museum.
Pierre Christophe Gam est l'un des ambassadeurs de cette nouvelle génération. Considéré comme le designer de la "renaissance africaine", il fusionne avec élégance ses origines multiples : Egypto-Tchadien par sa mère, collectionneuse d’art africain, et Franco-Camerounais par son père, diplomate. Pour incarner cette nouvelle Afrique, Pierre-Christophe Gam puise dans son expérience de designer/scénographe dans l’industrie du luxe à Londres, Pékin ou Bangkok, pour Kenzo, Maison Martin Margiella ou à l’agence Emotion, filiale de Publicis. Diplômé de Central Saint Martins School (la célèbre école d’Art et de Design de Londres), il s’inspire de ses voyages en Asie où il découvre l’art manga et plus largement, la bouillonnante scène artistique orientale contemporaine.
En 2002, il a renoue avec ses racines lors d’un périple de sept mois, qui s’achèvera au Cameroun, la terre de ses ancêtres.
Âgé d'à peine 30 ans, le jeune homme entame un projet artistique qui se poursuit jusqu’à ce jour : Afropolis. C'est une ville "afropolitaine" virtuelle, symbole de la renaissance d’un continent où la création artistique contemporaine s’épanouit sans retenue de la mode aux clips musicaux, et où les codes esthétiques panachent des références graphiques africano-asiatiques aux couleurs vives.
En écrivant cet article, je ne peux m'empêcher de penser à la célèbre phrase de Brian Eno, "There is not Enough Africa in Computers", prononcée lors d'une interview réalisée par le magazine WIRED en 1995, alors qu'il s'exprimait sur l'avenir de la musique électronique :
"Do you know what I hate about computers? The problem with computers is that there is not enough Africa in them. This is why I can’t use them for very long. Do you know what a nerd is? A nerd is a human being without enough Africa in him or her. I know this sounds sort of inversely racist to say, but I think the African connection is so important. You know why music was the center of our lives for such a long time? Because it was a way of allowing Africa in. In 50 years, it might not be Africa; it might be Brazil. But I want so desperately for that sensibility to flood into these other areas, like computers."
Ce qui donne en français : "Vous savez ce que je déteste avec les ordinateurs ? Le problème avec les ordinateurs, c'est qu'ils n'ont pas assez d'Afrique en eux. Voilà pourquoi je ne peux pas les utiliser très longtemps. Savez-vous ce qu'est un nerd ? Un nerd est un être humain qui n'a pas assez d'Afrique en lui ou elle. Je sais que cela ressemble à une sorte de racisme inversé, mais je pense que la connexion africaine est primordiale. Vous savez pourquoi la musique était le centre de notre vie pendant longtemps ? Parce que c'était un moyen d'y introduire l'Afrique. Dans 50 ans, ce ne sera peut-être plus l'Afrique, ce sera peut-être le Brésil. Mais j'aimerai de tout cœur que cette sensibilité inonde ces autres domaines, tout comme les ordinateurs."
Ci-dessus : Inspirés par l’art tribal Yoruba, l’artiste d’origine nigériane Laolu Senbanjo réinterprète la Nike Air Max 1.
Alors effet de mode ou stratégie marketing, il semblerait que l'influence africaine soit de retour. Il serait intéressant que nous, designers européens, commencions à considérer la création africaine en dehors du prisme de l'exotisme.
Aujourd’hui avec l’essor de l'accès au numérique, la donne est en train de changer. Les jeunes s'intéressent de plus en plus à la pratique du design graphique et finissent par développer leur propre style. Cette nouvelle génération redonne vie à des symboles, des motifs... bref à toute une culture graphique traditionnelle. Cette nouvelle génération de designers force le respect et nous saluons cette créativité qui est pour le moins stimulante.
Ci-dessus : Dicky Jr, est un concepteur multimédia de Nairobi au Kenya. Il a recréé les "spalsh screen" de la suite Adobe en s'inspirant des motifs des tissus africains.
Pour conclure cet article, nous saluons tout particulièrement l'initiative éditoriale du studio de design danois Waait qui a créé le magazine "Ogojiii". Ce projet est né de la convergence de deux idées : l'innovation en matière de design se trouve en Afrique, et tous les styles de design sont importants pour créer un futur meilleur.
L'objectif d'Ogojiii est de rassembler les communautés africaines des milieux de la mode, de l'architecture, de l'artisanat et du design numérique en un réseau catalysant la dynamique entreprenariale d'innovation. Ogojiii se veut le révélateur d'une nouvelle élite africaine désireuse de faire évoluer les perspectives du design comme levier de solution pour les entreprises et l'industrie.
Pour ne rien gâcher, le magazine est somptueux tant sur le fond que sur la forme. Il est malheureusement actuellement encore très peu distribué en kiosques. Si comme moi, vous avez craqué sur ce magazine, je vous conseille donc de le commander directement en ligne !
On en apprend d'avantage sur ce projet éditorial, et notamment sur l'origine de son nom mystérieux dans la vidéo ci-dessous :
Illustration de Russell Abrahams, designer sud-africain, pour le magazine Ogojiii.
Ci-dessus : Typographie créée par le studio Waait pour la maquette du magazine Ogojiii.
Martin Mirucah, étudiant du designer Saki Mafundikwa au Kenya, a conçu la ludique typographie Mistari. Nous nous sommes inspirés de son travail pour créer ce clip très "afri-graphic" : Graphéine Say Africa !
En espérant que ce sujet vous donnera l'envie d'étudier plus en détail la richesse du design du continent africain, et qui sait, cela vous inspirera peut être pour vos prochaines créations.
Crédits :
Rédaction : Cécile Johanet / Jérémie Fesson
Relecture : Tiphaine Guillermou
Motion : Philip De Canaga
Cet article est l’un des plus excellent qui j’ai lu sur ce site. Chapeau.
Super article… Juste merci !
Elle sort d’où la photo de la chemise de Chirac ?
C’est incroyable??
Milles félicitations à toute l’équipe pour ce magnifique travail?
Juste une information : au Bénin, il existe l’alphabet #GBÉKOUN ce qui n’est pas mentionné ici. J’aurais aimer en dire un peu plus mais bon…
Bravo à vous???
Bonus !
Superbe vidéo sur « dansez les arts » et la création sénégalaise :
https://www.youtube.com/watch?v=GktYV8IiEgU&feature=youtu.be
Merci @Maurin Sylvette
Bonjour Grapheine, et immenses félicitations pour ce prodigieux article, incroyablement riche, stimulant et si bien documenté… Nous n’avons pas encore ouvert tous les liens, ni commandé la superbe revue indiquée, mais nous tarderons pas à le faire. Bravo, vraiment, mille fois bravo ! C’est un document remarquable que vous nous proposez là. Merci infiniment pour tous les créateurs du 1.54 ! Nous allons le faire circuler intensément sur la Toile, par FB et très certainement beaucoup de nos contacts en seront enchantés. Donc, comme remarques: 1/ dans le paragraphe concernant Pierre Christophe GAM, une des illustrations, la Dame à l’éventail, concerne le travail photographique du photographe sénégalais Victor Omar Diop.. 2/ d’une façon générale, vous privilégiez un tant soit peu les circuits africains anglophones, alors que dès 1975, à Dakar, au Sénégal, émergeait, à travers le studio de création graphique 100% Dakar, toute une ligne éditoriale graphique sur tous supports s’appuyant précisément sur les » signes » locaux ! 3/ Dès 2004, à Dakar, toujours, à travers Les Petites Pierres, structure basée à la périphérie dans le quartier, très créatif, de Ouakam, Erwan Le Vigoureux (*) inondait la cité de productions graphiques ( gratuites ) remarquables : Africart ! Enfin, aujourd’hui, dans le numérique, je vous conseille vivement de vous rapprocher de Karim Gadjigo (*) qui, à travers les productions de son agence Advise (*) vient de lancer le programme Mia Moké (*)…. Un monsieur d’origine africaine qui vit à New York s’occupe aussi, de façon très constructive, de design: Bibi Seck (*). Enfin, si cela vous intéresse, Sara MaurinKane (*)est en train de travailler sur un dossier de résidence artistique » Dansez les arts, 2 » pour avril 2017, à Conakry, impliquant les arts visuels… (*) toutes ces personnes ont un profil sur FB ou une page. Merci infiniment pour vos travaux et pour votre attention à cette communication. Pour Alizés. Nice. La Présidente, Sylvette Maurin. 04.93.86.60.67 / 06.42.16.64.35
Ah ! Il y a un petit débat là… :-) Au Togo et au Bénin, on dit pourtant bien les « Nana Benz »
https://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2012-4-page-69.
Mais peut-être qu’on dit autrement ailleurs ? Ce qui est très possible, comme les noms des pagnes qui changent selon les régions…
Très bel article, j’ai adoré les illustrations.
Merci Emmanuel, c’est corrigé !
pour les femmes qui on porfité de l’engouement du pagne wax pour faire fortunes en les vendants, il sagit des « mama benz » et non nana. Tres belle article un des plus inspirant que j’ai jamais lu