(This article in English right here)
À l'occasion des 60 ans de la création de la typographie Helvetica par Max Miedinger (avec l'aide d’Eduard Hoffmann que l'on oublie tout le temps de citer !), le studio espagnol Husmee a invité une sélection de studios internationaux à créer une affiche hommage. Il s'agissait d'une totale carte blanche, laissant à chaque designer l'occasion d'exprimer son amour, son regard, ou même sa défiance envers ce caractère universel. En résulte une vingtaine d'affiches, dont celle de Graphéine.
On sait que la volonté de Miedinger & Hoffmann était de créer la police la plus harmonieuse d’un point de vue optique. Classée comme une police linéale (sans sérif), cette police a conquis la planète entière et nous la voyons depuis plus de 60 ans dans toutes les rues, dans les magazines, sur les vêtements, dans les publicités, etc. C'est donc un hommage largement mérité pour un monument de la typographie, si souvent copié (ex : Arial) et jamais égalée !
Vous retrouverez toutes les affiches sur le site : http://60helvetica.com
En voici une petite sélection :
Exercice difficile que celui de l'hommage. Il s'agit évidemment d'éviter les stéréotypes, et de proposer un point de vue original et personnel, comme nous avions pu le faire avec l'affiche hommage à Massimo Vignelli il y a quelques mois. Pour l'Helvetica notre réponse se veut à double lecture. C'est un hommage autant qu'une critique.
Un hommage puisque nous présentons l'immense influence de ce caractère à travers une sélection de "225 affiches-hommages" parmi les centaines d'affiches existantes. Ce type d'affiche qu'affectionnent particulièrement les graphistes.
Mais c'est aussi une critique, qui commence par le simple constat de cette trilogie de couleurs "rouge, blanc, noir". Helvetica est évidemment liée au style international (style suisse), à vrai dire c'en est même l'une des principales origines, mais le constat est une forme de standardisation stérile. Des centaines d'affiches dont la plupart sont des copiés-collés. C'est exactement ce que nous avons fait pour réaliser cette affiche. Une peu comme une réponse du berger à la bergère, on se parle franchement, on se critique, mais au fond on continue de garder les moutons ensembles depuis 60 ans !
Initialement nous avions songé à présenter deux affiches, mais pour respecter la contrainte d'une seule affiche par studio, nous nous sommes résolus à n'en présenter qu'une seule. Reste ces images, la croix suisse et la pilule, comme un "+" et un "-", comme le "berger et la bergère"...
Il y a quelques années, nous vous avions rendu compte de la visite du musée de l'Imprimerie de Bâle (Suisse) à travers un article sur ce blog. À cette occasion nous avions découvert le "protocole de l'Helvetica", les cahiers consignants toutes les études ayant permis d'aboutir au dessin final de ce caractère typographique. En voici un extrait.
En 1956, Eduard Hoffmann (1892-1980), directeur de la Fonderie de caractères Haas à Münchenstein, chargera le graphiste zurichois Max A. Miedinger (1910-1980) de créer une nouvelle police de caractères grotesque sans sérif.
Ci-dessus : Max Miedinger (à gauche) et Eduard Hoffmann-Feer (à droite)
En effet à cette époque-là, la fonderie Haas voit la vente de ses caractères sans empattement ("Grotesk" en allemand) baisser. Ses caractères étaient probablement moins modernes que ceux de ses concurrents comme l'Akzidenz-Grotesk de la Fonderie Berthold, largement utilisée dans le graphisme suisse (cf : le style international).
Les travaux sur le Neue Haas Grotesk ont commencé au début de l'automne 1956. Eduard Hoffmann-Feer, directeur de la Fonderie, a soigneusement consigné dans un carnet de notes les différentes étapes de la création de l'Helvetica. Il y illustre pas à pas, épreuves d'imprimerie à l'appui, le moindre changement apporté à chacune des lettres et toute la gamme des combinaisons possibles de caractères. Ce document unique en son genre fournit un aperçu détaillé de la mise au point de l'Helvetica.
C'est sous l'appellation "Neue Hass-Grotesk", que le résultat fut présenté pour la première fois au Salon international "Graphic 57" à Lausanne, où il rencontra un franc succès. La police correspondait parfaitement à la "typographie suisse", qui reçoit à l'époque une grande résonance sur le plan international. Pour des raisons de marketing, l'appellation fut changée en "Helvetica".
Le crédit de la réussite de ce caractère fut largement attribué à Miedinger. Évidemment c'est lui qui tenait le crayon ! Mais il ne faut pas sous-estimer la participation de Hoffmann. En effet, de par sa connaissance du marché et de ses clients, il fut indispensable à cette brillante réussite.
Le succès mondial de l'Helvetica est resté inchangé à ce jour. Elle est de loin la police la mieux commercialisée et est disponible aujourd'hui en 110 versions différentes. Évidemment, on la retrouve sur des milliers de logos à travers le monde... en voici quelques exemples parmi les plus connus :
N'hésitez pas à lire l'article complet ici : www.grapheine.com/divers/musee-imprimerie-bale.
in Diseño paginas web Madrid We have been very pleased with this article, a strong support and it continues like this