Un art plus libre, plus original
Si les compositions classiques s’illustrent par un goût marqué pour l’organisation rectiligne, ordonnée, rigoureuse, celles du baroque seront plus imaginatives, voire fantaisistes, irrégulières, faites de courbes et de contre-courbes. Le terme « baroque » vient du portugais et désigne les rochers ou les perles de formes irrégulières, puis par extension, tout ce qui est extravagant.
Un art du contraste
En musique le style baroque exprime aussi beaucoup de contrastes, d’oppositions:
- notes tenues/notes courtes ou graves/aiguës…
- sombres/claires (un accord majeur à la fin d’une pièce mineure)…
- Apparition du concerto (de l’italien “concertar”, “dialoguer” en français) qui met en opposition un soliste au reste de l’orchestre.
- l’opposition entre pièces d’invention (prélude, toccata, fantaisie) et pièces construites (fugue)
Une obscure clarté
Pour l’historien de l’art Heinrich Wôlfflin, “le style baroque cherche à arrondir tout ce qui est plat, à gagner partout modelé, lumière et ombre. En renforçant le contraste du clair et de l’obscur, on peut rehausser l’impression créée jusqu’à donner celle d’un véritable jaillissement en avant” (1888).
Il existe aussi une caractérisation un peu plus précise comme une lumière accidentée et contrastée. Giulio Carlo Argan pense que l’époque baroque “exploite les accidents de la lumière et la diversité lumineuse des différents moments de la journée” (1957).
La lumière baroque serait donc une lumière en clair-obscur s’opposant à celle de la période qui la précède.